présentation des peintures synchronistiques

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mercredi, juin 18, 2025

Les couleurs de l'été

 

Gilles Chambon, Les couleurs de l'été, huile sur toile 45 x 45 cm, 2025

Quand l'été gonfle les couleurs comme les voiles d'un bateau, quand rêver à la plage devient une obsession, quand je vois au large mes lointains souvenirs... Tant bien que mal, j'amarre ma peinture synchronistique à quelques belles compositions d'Henri Matisse et de Sonia Delaunay.

vendredi, juin 13, 2025

Une énigme attique

 

Gilles Chambon, Une énigme attique, huile sur toile, 46 x 67 cm, 2025

Œdipe savait résoudre les énigmes, mais ça ne l'empêchait pas de rester le jouet de son destin révélé par l'oracle d'Apollon, et ce malgré les efforts de ses parents, puis de lui-même, pour le déjouer. Quant à la sphinge, qui s'amusait à poser des questions et dévorait ceux qui n'avaient pas les réponses, elle était sans doute très mauvaise joueuse, puisqu'elle se jeta d'un rocher quand Œdipe la mit en échec. Ces histoires à dormir debout semblent bien folles, mais elles ont cependant fait couler beaucoup d'encre, et les plus grands penseurs et hommes de science, dont Freud et Lévi-Strauss, ont été fascinés par cette histoire bizarre, tentant, comme Œdipe lui-même, de trouver une solution à l'énigme symbolique contenue dans le mythe.

 

Je crois qu'aucun n'a trouvé la véritable solution, et que leurs élucubrations théoriques ne survivront pas au verdict de la science qui avance. Les seuls à avoir donné la bonne réponse sont donc les poètes et les artistes : en effet ils se nourrissent d'histoires et de légendes, et n'étant pas prisonniers de la pensée logique, ils sont capables de digérer les contes les plus saugrenus et d'en fortifier leur art !

Dans ce tableau synchronistique, ma recette pour accommoder le mythe est un mélange de Giorgio de Chirico et d'Alexandre Séon (1855-1917), dans un paysage inspiré d'Alfred Reth (1884-1966).

lundi, mai 12, 2025

Devant l'Enfer

 

Gilles Chambon, Devant l'Enfer, huile sur toile 57 x 71 cm, 2025

Dans l'Âne d'or (IIe s.) Apulée raconte l'histoire d'amour terriblement compliquée entre Psyché (l'âme) et Cupidon (l'amour), fils de Vénus. L'histoire se terminera par un mariage, mais que d'épreuves à traverser auparavant ! Parmi toutes celles que doit surmonter Psyché, la dernière est une visite à la reine des Enfers. C'est Vénus qui lui a ordonné d'aller chercher auprès de Proserpine un élixir de beauté. L'accès aux Enfers étant interdit aux vivants, psyché doit endormir Cerbère pour pouvoir y pénétrer, accomplir sa mission, et en revenir saine et sauve.

 

C'est ce face à face avec le gardien infernal qu'évoque mon tableau. On peut y lire le terrible moment où l'âme se rapproche de la mort sans accepter de renoncer à l'existence. J'ai synchronistiquement utilisé "La laitière de Bordeaux" (que Goya a peint en 1827 – un an avant sa mort) pour personnifier Psyché, et le chien à trois têtes est repris d'un dessin aquarellé de William Blake, fait aussi en 1827. Quant à l'évocation de l'Enfer, qui est le royaume de Pluton, elle est l'adaptation d'une image de la planète Pluton, prise par la sonde spatiale New Horizons en 2015...

mardi, avril 29, 2025

La Licorne et le lion

 

Gilles Chambon, La Licorne et le Lion, huile sur toile 54 x 77 cm, 2025

Dans le chapitre VII d'Alice au Pays des Merveilles, le Roi emmène Alice voir le combat de la licorne et du lion, qui se bagarrent pour la couronne, sans jamais finaliser la chose, chacun ayant en fin de compte sa part de gâteau ! Clin d'œil à l'Écosse et l'Angleterre, dont les emblèmes sont la Licorne et le Lion, réunis dans les armoiries du Royaume-Uni.

Mais dans le monde imaginaire, la confrontation du lion et de la licorne symbolise aussi l'alternance du jour (le lion) et de la nuit (la licorne)... Et comme le remarquait Dali, la licorne reste un animal éminemment mystérieux par son ambivalence, à la fois symbole de chasteté associé à la virginité, et symbole de force sauvage associé à la puissance génésique.

 

Ma peinture est donc une sorte de rêverie, où toutes ces connotations se mélangent. Elle est construite synchronistiquement à partir de réminiscences du "banquet des dieux" de Giovanni Antonio Galli (1585 – 1652)., tandis que la licorne est empruntée à Alessandro Bonvicino (1498-1554) et le lion à Rubens ; le passage du jour à la nuit est quant à lui inspiré par la puissance évocatrice d'un tableau de Zao Wou-ki...

vendredi, avril 11, 2025

Le principe d'incertitude

 

Gilles Chambon, Le principe d'incertitude, huile sur toile 52 x 75 cm, 2025

Une femme au saut du lit se questionne sur son désir et le compare aux propriétés de la physique quantique : à la fois présent et absent (superposition d'états), en même temps orienté dans un sens et dans l'autre... les deux hommes – l'un la tête vers le bas et l'autre vers le haut – pouvant symboliser les valeurs possibles du spin attribué à chaque particule quantique.

 

Ainsi si le désir masculin s'apparente à la physique classique, peut-être que le désir féminin suit le modèle de la physique quantique...

 

J'ai tenté dans ce tableau l'intrication (quantique) d'une femme (Madeleine) de Lotte Laserstein (1898 – 1993), de deux nus masculins ("Hector", de jacques-Louis David, et "jeune homme assis" de Camille Corot). Quant à l'espace pictural dans lequel ils sont réunis, inspiré de Braque, il figure le caractère indécidable, à la fois ondulatoire et particulaire, de la réalité quantique.

jeudi, avril 03, 2025

Le rapt de Proserpine

 

Gilles Chambon, Le rapt de Proserpine, huile sur toile 45 x 55 cm, 2025

Près de l'Etna, Pluton jadis enleva Proserpine, fille de Déméter, pour l'épouser en enfer. Sa disparition de la surface terrestre engendra aussitôt la fin de la végétation. Alors les dieux lui permirent de revenir auprès de sa mère pendant huit mois de l'année, et de ne rester que quatre mois dans le royaume des ombres. Et chaque année cette sombre période est marquée par l'hiver, où les arbres semblent mourir, pour ne renaître qu'au printemps, avec les fleurs.

Beaucoup de poètes et de peintres ont raconté cette histoire qui comme les saisons, est peut-être destinée à renaître éternellement sous la plume ou le pinceau.

 

La mienne est synchronistique, inspirée de Claude Weisbuch (1927-2014) et d'Afro Basaldella (1912-1976), avec un petit clin d'œil à Rubens qui avait intégré la déesse Minerve à sa composition.

vendredi, mars 21, 2025

Ariane abandonnée

 

Gilles Chambon, Ariane abandonnée, huile sur toile 50 x 73 cm, 2025

Le mythe d'Ariane, fille de Minos et complice amoureuse de Thésée, connaît plusieurs versions. Dans la plus connue, après avoir aidé le héros Athénien à sortir du Labyrinthe où il avait tué le Minotaure, elle quitte Cnossos et part avec lui rejoindre Athènes, où il doit l'épouser. Ils font escale sur l'île de Dia (ou Naxos)... Mais Thésée, sous prétexte de l'approche d'une tempête, l'abandonne et repart sans elle vers Athènes. Ariane sombre alors dans la dépression et plonge dans le sommeil, jusqu'à la mort selon certains, ou, selon d'autres, jusqu'à ce que Dionysos lui fasse oublier Thésée et la prenne pour épouse...

 

Beaucoup de peintres ont représenté Ariane endormie, tantôt avec Dionysos, tantôt seule. La sculpture antique d'Ariane endormie, dont une copie romaine se trouve au Vatican (achetée par le pape en 1521) a notamment beaucoup inspiré Giorgio de Chirico. Pour lui, Ariane endormie est le symbole de la mélancolie, elle "exprime le tempérament saturnien de l’être artiste seul au monde, devant faire face à l’ombre, à la négation, au non-être, à la mort" (Sylvain Foissey).

 

Pour exprimer cette mélancolie et cette solitude intérieure de l'artiste, j'ai choisi d'adapter l'Ariane du "Bacchus découvrant Ariane à Naxos" des frères Le Nain (musée des Beaux-Arts d'Orléans). Je l'ai placée synchronistiquement dans un paysage inventé à partir d'une peinture de Serge Charchoune (1888-1975).

dimanche, mars 16, 2025

La machine à recoudre les rêves

 

Gilles Chambon, La machine à recoudre les rêves, huile sur toile 48 x 80 cm, 2025

Pendant le sommeil, mes rêves s'enchaînent et se déchaînent, dans une succession généralement si décousue qu'il m'est impossible d'en comprendre le sens. Mais un jour, ou plutôt une nuit, la stridulation des grillons s'est mise à envahir mon esprit endormi et a provoqué une vision paradoxale de forme hybride, que j'interprète comme une machine à recoudre les rêves...

 

Cette histoire est bien sûr inventée, mais il n'en est pas moins vrai que dans ma peinture synchronistique – qui rapproche ici des personnages empruntés au peintre britannique William Etty (1787-1849) et une composition inspirée de l'artiste austro-américaine Erika Giovanna Klien (1900-1957) – cette machine hybride m'est soudainement apparue, et m'a permis de comprendre la signification du tableau !

vendredi, mars 07, 2025

L'ivresse du pouvoir

Gilles Chambon, L'ivresse du pouvoir", huile sur toile 75 x 95 cm, 2025

Ce tableau synchronistique est construit à partir du "Silène ivre" de José de Ribera (1626). Le côté décadent, paresseux, et un peu ridicule que Ribera avait donné à son personnage ("Silène est affalé comme une baleine échouée, posant en Vénus obèse"), est ici réaffirmé comme parfait symbole de l'actuel triumvirat américain (Trump, Musk, Vance) ivre de son pouvoir, au point d'en oublier toute décence, et de souiller l'image de l'Amérique.

 Un petit clin d'œil est fait pour l'occasion à Jasper Jones, qui avait pris le drapeau américain comme sujet de plus de 40 toiles.


jeudi, février 27, 2025

Une allégorie maritime

 

Gilles Chambon, "Une allégorie maritime", huile sur toile 46 x 61 cm, 2025

Comme le disait la chanson de Renaud, "C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme"... Elle nous prend par son horizon bleu, par les reflets de ses vagues argentées, par sa profondeur mystérieuse, par son sourd bruissement toujours recommencé, par ses promesses d'un ailleurs plus clément, et par toutes les pêches miraculeuses que ses étranges abysses nous promettent.

 

Mon tableau est une rêverie synchronistique sur cette emprise maritime. Tout s'y transforme, les barques de Monet en mains douloureuses, inspirées de van Dongen, et la montagne en une pieuvre rampante, sortie d'une encyclopédie.

Mais pas d'allégorie maritime sans une sirène ! La mienne vient tout droit d'un tableau de Herbert Draper (1863–1920) où elle tentait en vain Ulysse.

mardi, janvier 28, 2025

Jour de tempête

 

Gilles Chambon, "Jour de tempête", huile sur toile 46 x 61 cm, 2025

Tempestas, la tempête, vient du latin tempus qui veut dire le temps. Pas seulement le temps qu'il fait, mais le temps qui passe. Alors les jours de tempête, au sens large, sont ces jours violents où tout bascule, où les éléments se déchaînent avant que puisse renaître le temps plus calme d'un jour nouveau. La tempête renvoie à tous les cataclysmes, au déluge, et aux mondes engloutis, comme la mythique Atlantide... 

 

Cette peinture synchronistique rappelle quelques fragments de mes anciens tableaux de villes imaginaires, et les associe à une aquarelle de Jean Miotte (1926-2016), détournée et basculée.

mardi, janvier 21, 2025

Le chœur des Muses

 

Gilles Chambon, Le chœur des Muses, huile sur toile 120 x 150 cm, 2025

Les neuf Muses sont depuis l'Antiquité le symbole de l'art et de la poésie, de la beauté et de l'harmonie... J'ai voulu en donner une représentation s'appuyant sur la tradition picturale occidentale (n'oublions pas que les Muses sont filles de Mnémosyne, déesse de la mémoire), mais inscrite aussi dans le temps présent ; elles sont certes inspirées de cinq tableaux d'Eustache Le Sueur (1617-1655), mais elles ont les visages des icônes d'aujourd'hui. Ainsi dans la partie gauche du tableau :

 

– Calliope, allouée à la poésie épique, a des airs de Julia Roberts

– Melpomène, Muse de la tragédie, ressemble fort à Juliette Binoche

– Érato, qui préside au chœur lyrique, fait penser à Barbara

– Polymnie, dédiée à la poésie, en jouant de la viole de gambe, évoque Laetitia Casta...

 

Au centre Terpsichore, Muse de la danse, est sans conteste la vedette du tableau, même si son visage est moins connu que les autres... C'est celui de ma nièce Annabelle Chambon, danseuse magnifique, depuis vingt-cinq ans dans la troupe de Jan Fabre !

 

Dans la partie droite de la peinture :

 

– Uranie, Muse de l'astronomie, a le visage de Rosamund Pike

– Euterpe, qui commande la musique, joue ici de la flute ; elle a les traits de Scarlett Johansson

– Quant à Thalie, Muse de la comédie, on dirait un peu Cécile de France

– Et enfin Clio, Muse de l'histoire, évoque la belle Sandra Bullock.

 

La réunion des Muses se déroule sur le mont Hélicon, que j'ai synchronistiquement composé en m'inspirant d'une toile du paysagiste abstrait François Baron-Renouard (1918-2009) et d'un sanctuaire (le Muséion) transposé d'un fragment d'œuvre de Chirico. Et bien sûr Terpsichore, avec son triangle, donne la mesure aux danseuses de Matisse !

mardi, décembre 31, 2024

Apollon et Hyacinthe

Gilles Chambon, Apollon et Yacinthe, huile sur toile 50x61cm, 2024

 

Souvent dans la mythologie gréco-romaine, les héros au destin malheureux se métamorphosent en éléments naturels, qui en fleuve comme Acis, qui en arbre comme Daphné, ou encore en fleur comme Narcisse. Ces légendes, que l'on pourrait dire "écologiques", nous rappellent que la nature se nourrit toujours des morts qu'elle recycle éternellement. Et mes peintures synchronistiques font de même en se nourrissant des œuvres du passé !

 

En ce qui concerne Hyacinthe, le beau guerrier spartiate tué accidentellement par son amant Apollon lors d'un lancer de disque, c'est la fleur de jacinthe qui est née de son sang répandu.

 

Dans ma peinture, Apollon est l'avatar d'un portrait féminin du Fayoum, tandis que la dépouille de Hyacinthe est transposée d'une sculpture baroque représentant St Sébastien (Antonio Giorgetti, 1635-1669). La jacinthe aussi est reprise d'une peinture de Wladyslaw Slewinski (1856-1918). Quant au reste du tableau, les yeux avisés y découvriront peut-être quelques affinités avec une nature morte du peintre Giuseppe Ajmone (1923-2005).

lundi, décembre 02, 2024

Une transverbération ambivalente

Gilles Chambon, Une transverbération ambivalente, huile sur toile 48 x 42 cm, 2024

 

On connaît la sculpture du Bernin représentant la transverbération de Sainte Thérèse d'Avila, dont l'ambivalence avait fait dire à Charles de Brosse " Si c'est ici l'amour divin, je le connais ; on en voit ici-bas maintes copies d'après nature"... Entre l'effusion de l'amour mystique et l'érotisme de l'amour terrestre, il y a donc à la fois une convergence et un combat : c'est que l'amour humain oscille toujours entre le Diable et le bon Dieu, entre le plaisir personnel et le don de soi. Pour certains la séduction, arme du Diable, doit être voilée, tandis que pour d'autres, elle est au contraire la manifestation de l'harmonie universelle qui concilie plaisir et don...

 

J'ai choisi dans ce tableau d'exprimer cette ambivalence par la transformation du voile en chevelure, et par la superposition de formes pointues et de couleurs chaleureuses. Pour l'occasion, j'ai un peu tordu les formes d'une œuvre d'Albert Gleizes, et le visage d'une sainte de l'école lombarde du XVIe siècle.
 


 

vendredi, novembre 22, 2024

Hymne à la maternité

 

Gilles Chambon, Hymne à la maternité, huile sur toile 56 x 81cm, 2024

Depuis la nuit des temps, la vie se transmet, chez les mammifères, par un acte d'amour que le corps des créatures femelles est seul capable de transformer en une vie nouvelle. Cela est un merveilleux mystère, une magie faite d'attention, de douceur, et d'espoir. 

 

Le corps de la femme et celui de l'enfant, d'abord fusionnels pendant neuf mois, restent encore physiquement reliés après la naissance, par l'allaitement. Mais si le lait maternel permet au bébé de grandir, c'est bien sûr l'amour et la tendresse de sa mère qui l'arment pour affronter le monde. 

 

J'ai tenté dans ce tableau d'exprimer la beauté calme et intemporelle des mères aimantes avec leur bébé. Je les ai imaginées à partir de celles d'Anto Carte (1886-1954) et de Jean Souverbie (1891-1981), synchronistiquement associées à un paysage évanescent interprété d'une composition abstraite de Gérard Anezin (1948-2000).

mardi, novembre 12, 2024

Don Quichotte, la quête illusoire

 

Gilles Chambon, "Don Quichotte, la quête illusoire", huile sur toile 38 x 61 cm, 2024

Don Quichotte et Sancho Pança personnifient la quête illusoire d'aventures, de vérité, et de justice qui anime les âmes rêveuses, et leur fait souvent perdre le sens des réalités.

 

Leurs silhouettes opposées ont été imaginées par de nombreux peintres, parmi lesquels Fragonard, Goya, Delacroix, Gustave Doré, Daumier, Cézanne, Dali, Picasso, Masson, Hopper, etc... Mais c'est sans conteste les peintures d'Honoré Daumier qui ont fixé le stéréotype le plus actif dans notre mémoire collective.

 

C'est donc de lui que j'ai repris les personnages de mon tableau synchronistique. Et le moulin à vent qu'ils prennent pour un géant et s'apprêtent à combattre, est emprunté à Van Gogh. Mais il était important que la scène se déroule dans un paysage à même de générer des mirages. J'en ai donc composé un en interprétant une toile abstraite d'André Lanskoy, pour en extraire une virtualité figurative ; exactement comme de tout paysage réel, on peut faire surgir le mirage qui correspond le mieux à notre quête.

samedi, novembre 02, 2024

L'arbre de vie

 

Gilles Chambon, "Auprès de l'arbre de vie", huile sur toile 75 x 52 cm, 2024

L'arbre de vie, ou arbre cosmique, est un symbole universel que l'on retrouve dans toutes les traditions mythologiques, depuis le "pilier Djed" (arbre-monde) en Egypte, jusqu'à Yggdrasil chez les Vikings, en passant par l'"arbre de vie" du paradis dans la tradition judéo-chrétienne, et sans oublier tous les autres : le "Kien Mou" chinois, le "KisKanu" mésopotamien, le chêne oraculaire grec, l'arbre cosmique des chamans, etc...

Plus près de nous, Georges Brassens a aussi rappellé, dans sa célèbre chanson, qu'il ne faut jamais s'éloigner de son arbre !

 

Donc l'arbre de vie nous protège, et connecte le monde d'en haut avec le monde d'en bas ; il est l'arbre généalogique qui relie les générations, l'axe du monde autour duquel gravitent toutes les sociétés humaines. 

 

Dans ma peinture, j'ai emprunté cet arbre à Van Gogh, et je lui ai fixé pour tâche accessoire (et synchronistique) de relier deux peintres que j'aime : Christine Boumeester (1904-1971) et André Maire (1898-1984).

jeudi, octobre 03, 2024

Charybde et Scylla

Gilles Chambon, Charybde et Scylla, huile sur toile 50 x 65 cm, 2024


Charybde et Scylla personnifient deux grandes angoisses des navigateurs du monde antique : les maelströms et les récifs, qui pouvaient entraîner les pires naufrages... Alessandro Allori les a représentés au plafond du palais Portinari Salviati (Florence), dont les fresques illustrent l'Odyssée. Le navire d'Ulysse échappe à Charybde, énorme gueule vomissant des flots déchaînés, mais Scylla, représenté par un monstrueux chien à cinq têtes, dévore six de ses compagnons. 

Je lui ai emprunté ces deux monstres, ainsi qu'une barque et des sirènes issus de son tableau "Les pêcheurs de perles" (Palazzo Vecchio). Le tout s'intègre dans une composition abstraite d'Oliver Debré, que j'ai renversée et modifiée pour en faire un signe paysage, selon la dénomination qu'aimait employer le peintre lui-même.  

Quant à la signification de ma peinture, elle est facile à décrypter : toutes nos joies sont embarquées sur un frêle esquif qui doit slalomer entre les multiples dangers auxquels nous confronte l'existence. Ces joies sont parfois dévorées par les malheurs, mais peuvent aussi être renforcées par les perles imprévues que nous offre la vie.


dimanche, septembre 15, 2024

Le jugement de Pâris


Gilles Chambon, "Le jugement de Pâris", huile sur toile  66 x 120 cm, 2024
 

Tout le monde connaît la légende : Eris, déesse de la discorde, a promis une pomme d'or à la plus belle des déesses, et c'est Pâris, le prince troyen qui garde les moutons sur le mont Ida, qui est choisi par Zeus pour juger laquelle des trois postulantes Héra, Athéna, et Aphrodite doit remporter le titre. Jugement pipé puisque chacune l'a soudoyé en lui promettant l'une le pouvoir sur tous les hommes, l'autre la victoire à tous les combats, et la dernière, l'amour d'Hélène, la plus belle des mortelles. C'est évidemment Aphrodite qui est désignée par le jouvenceau : et conformément à sa promesse, elle permettra à Pâris d'enlever la belle Hélène, provocant la terrible guerre de Troie.

 

Les pommes ont toujours joué un rôle important dans l'imaginaire occidental : pommes tentatrice d'Adam et Ève entraînant leur éviction du paradis, pommes d'or du jardin des Hespérides dérobées par Héraclès puis restituées grâce à Athéna, pomme de discorde lancée par Éris, pomme de danger, visée par par Guillaume Tell sur la tête de son fils... auxquelles il faut ajouter la pomme d'amour entourée de sucre rouge, inventée vers 1900, et les fameuses pommes de Cézanne dont il dira, en faisant un clin d'œil au jugement de Pâris : "Avec une pomme, je veux étonner Paris !".

 

Pour mon "jugement de Pâris", synchronistique comme il se doit, j'ai donc emprunté trois pommes à Cézanne, et les ai placées sur la tête des déesses, incarnées par "trois femmes nues" (August Macke). Tel Guillaume Tell, un petit Cupidon, inspiré de Raphaël, aide Pâris à se décider, en visant l'une d'entre elles, qui sera forcément la pomme d'amour ! J'ai remplacé le mont Ida par un décor abstrait interprété d'une composition de Pierre Pen-Koat (né en 1945). Quant à Pâris, il fait directement référence au tableau de Nicolas Poussin sur ce thème.


jeudi, août 29, 2024

La conjonction de Vénus et de Vesta

 

Gilles Chambon, la conjonction de Vénus et de Vesta, huile sur toile 54 x 65 cm, 2024

La planète Vénus et l'astéroïde Vesta seront alignées dans le ciel, en conjonction, le 3 septembre 2024. Les déesses Vénus et Vesta représentent deux aspects diamétralement opposés de la féminité : Vénus personnifie la sensualité érotique, tandis que Vesta, déesse du foyer, incarne la bienveillance maternelle. Leur conjonction témoigne du mystère essentiel de la double nature féminine, et de la coexistence indispensable de ces deux qualités, que d'aucuns voudraient séparer.

 

Cette peinture synchronistique est donc un éloge de la conjonction paradoxale : Vénus et Vesta sont personnifiées par deux silhouettes d'Henry Moore (1898-1986), dans un décor où les univers de juan Gris (1887-1927) et d'Hubert Robert (1733-1808) paraissent inextricablement mêlés... La conjonction des deux astres, elle, est bien sûr inspirée des étoiles de Van Gogh (1853-1890).