présentation des peintures synchronistiques

lundi, août 27, 2018

Mythologie chrétienne revisitée (Exposition)

Du 4 septembre au 19 octobre – Libourne 33500

Cette exposition présente 23 peintures de Gilles Chambon, faites entre 2003 et 2018, réinterprétant de façon décalée les thèmes religieux de la peinture classique. Elles sont confrontées à 10 tableaux anciens montrant comment ces thèmes étaient abordés aux XVIe et XVIIe siècles. 

Les sujets représentés sont :
  • - Le paradis terrestre avec Adam et Eve
  • - Le déluge et l’arche de Noé
  • - L’annonciation
  • - L’Immaculée Conception
  • - L’adoration des mages
  • - La fuite en Egypte
  • - Le Christ parmi les docteurs
  • - La vocation des fils de Zébédée
  • - Le Christ chez Marthe et Marie
  • - Les noces de Cana
  • - La transfiguration
  • - L’entrée à Jérusalem
  • - La cène
  • - Le reniement de Saint Pierre
  • - Le Christ mort soutenu par un ange
  • - Le Christ aux limbes
  • - La pêche miraculeuse
  • - La conversion de Paul
  • - Saint Jérôme dans le désert
  • - Marie-Madeleine pénitente
  • - La tentation de Saint Antoine
  • - La prédication aux oiseaux
  • - Les cavaliers de l’Apocalypse
  • - La chute des anges
  • - Concert d’anges

Chaque œuvre est accompagnée d’un cartel explicatif, comportant un flash-code renvoyant aux articles traitant du sujet sur le blog de G. Chambon « débat art figuration ».

lundi, août 20, 2018

Baigneuses

Gilles Chambon, Baigneuses, huile sur toile, 67 x 65 cm, 2018
L’imaginaire du peintre au mois d’août, qu’il fréquente ou non les plages, se tourne immanquablement vers les baigneuses. 

Ce thème fut abondamment traité dans l’histoire de la peinture. Ce furent d’abord les naïades de la mythologie, accompagnant Diane à sa toilette, qui inspirèrent les peintres de la Renaissance et du baroque. Puis vinrent les aguicheuses demoiselles champêtres de Fragonard ou de Boucher, les orientales lascives d’Ingres dans leurs harems, les corps dodus magnifiés par Renoir, ou montrés dans leur vérité nue par Courbet ; les suaves beautés exotiques de Gauguin, les impressionnantes séries harmoniques de Cézanne, les étonnantes compositions de Picasso, les corps nus mécaniques et huilés de Tamara de Lempicka et de Fernand Léger, les femmes-pictogramme bleues de Matisse, etc… 

Mais les baigneuses qui m’ont inspiré dans ce tableau synchronistique sont celles de Degas, affairées à leur toilette quotidienne, transcendées par la magie des couleurs et du mouvement. J'en ai transposé trois dans un monde abstrait qui évoque le ruissellement d’une source et son décor de rochers. Il provient d’une peinture de Pierre Lesieur (1922-2011), magnifique peintre dont j’ai récemment découvert l’œuvre.

Pierre Lesieur, Composition, 1961,  huile sur toile, 30 x 30 cm
Degas, Femme au tub, 1884, pastel 
Degas, Baigneuse s'essuyant, vers 1895, Pastel 52x52cm, Collection Robert Guccione et Kathy Keeton
Degas, femme assise sur le rebord de la baignoire, entre 1880 et 1895, huile sur toile, 61,5 x 66,5 cm, Musée d'Orsay ©

dimanche, août 12, 2018

Christ nu supplicié laissant s’échapper le Saint-Esprit

Gilles Chambon, "Christ nu supplicié laissant s’échapper le Saint-Esprit", huile sur toile, 35 x 50 cm, 2018
L’évangile de Jean parle du Saint-Esprit qui descend sur Jésus, sous forme d’une colombe, lors de son baptême dans le Jourdain (Jean, 1 : 32-34) ; mais aucun évangile ne nous dit que cette colombe s’envole lorsque le Christ rend son dernier soupir en criant : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». 
Et pourtant, Dieu, par définition, ne pouvant pas mourir, il a bien fallut que l'Esprit de Dieu quitte Jésus au moment de sa mort. C’est ce que montre mon tableau.

On peut aussi y voir un Christ chamanique dont l’âme se change en oiseau pour rejoindre le Royaume de Dieu… Avant de revenir cinquante jours après, à la Pentecôte, frapper l’esprit des 120 premiers chrétiens devenus glossolaliques

Si j'ai représenté le Christ nu sur la croix, c’est en hommage à une tradition de la Renaissance, récusée par le concile de Trente mais, défendue par Saint François de Sales (1567-1622) : selon cette tradition, le Christ devait être montré totalement dénudé parce qu'à l'instant où il meurt crucifié, pour racheter la faute originelle commise par Adam et Eve, il recouvre l'innocence première. Certains artistes ont donc considéré que représenter le Christ nu sur la croix était fidèle à l'enseignement biblique… En témoignent par exemple deux œuvres florentines : une sculpture de Christ nu de Filippo Brunelleschi (1377-1446), conservée à Santa Maria Novella, et le Crucifix nu de Santo Spirito, attribué au jeune Michel-Ange (1475-1564).
Christ nu de Filippo Brunelleschi, Santa Maria Novella, vers 1410-1415, Florence
Christ nu attribué à Miche-Ange, 1492, Santo Spirito, Florence

Ma peinture évoque ainsi les mystères chrétiens et leur force imaginaire, riches de suggestions métaphysiques, qui perdurent même dans l’esprit des plus athées d’entre nous.

C’est une composition synchronistique, associant à un tableau abstrait de Charchoune (sans titre, 1944) que j’ai renversé, une colombe réinterprétée d’une lithographie de Georges Braque, et une étude de nu de Tintoret, pour un personnage mort de son Saint Georges et le dragon (National Gallery, Londres).
Serge Charchoune, sans titre, 1944, huile sur toile marouflée, 17 x 25,5 cm
Georges Braque, Colombe, lithographie 32,5 x 47,5 cm
Jacopo Robusti, dit Tintoret, Dessin d'un corps pour St Georges et le dragon, craie noire sur papier bleu, 25,6 x 41,6 cm, Louvre