présentation des peintures synchronistiques

lundi, janvier 16, 2017

Un portrait de Pasithée, déesse du repos

Gilles Chambon, Portrait de pasithée à l'éventail, huile sur toile 65x46cm, 2017
Pasithée est, selon Homère, la fille de Dionysos et d’Hera ; c’est l’une des Charites, déesses qui, en Grèce, personnifiaient les différents aspects de l’épanouissement de la vie. Les Romains les assimilèrent d’ailleurs aux Grâces. Pasithée, épouse d’Hypnos, était considérée par les Grecs comme la divinité du repos. Elle préside donc aux hallucinations et aux hallucinogènes.

Pour faire son portrait synchronistique, j’ai utilisé en fond un paysage du plus hypnotique des peintres, Giorgio de Chirico (La récompense du devin, huile sur toile 135x80 cm,  1913, The Louise and Walter Arensberg Collection, Philadelphie, Museum of Art). 
 
Pour personnifier la déesse, j’ai eu recours, en raison de son hiératisme cubiste et de ses paupières baissées, à l’énigmatique Femme tenant un éventail, de Picasso (1908, toile 150x100 cm, Ermitage, St Pertsbourg, collection Chtchoukine)… 
 
Le reste vient de fragments d’une toile de Georges Braque, renversée par mon intuition synchronistique (Nature morte avec une guitare, 1924, huile sur toile, 116x61cm, Jacques and Natasha Gelman Collection, MET, N-Y). On y voit notamment deux poires, symbole d’érotisme, qui se confrontent à la fenêtre du rêve.

samedi, janvier 07, 2017

Après le déluge

Gilles Chambon, L'arche de Noé après le déluge, huile sur toile 73x60cm, 2017
Genèse, extraits (pris dans 6 à 9):
« Alors Dieu dit à Noé: La fin de toute chair est arrêtée devant moi; car ils ont rempli la terre de violence; voici, je vais les détruire avec la terre. Fais-toi une arche de bois de gopher; tu disposeras cette arche en cellules, et tu l’enduiras de poix en dedans et en dehors. {…} Et moi, je vais faire venir le déluge d’eaux sur la terre, pour détruire toute chair ayant souffle de vie sous le ciel; tout ce qui est sur la terre périra. {…} De tout ce qui vit, de toute chair, tu feras entrer dans l’arche deux de chaque espèce, pour les conserver en vie avec toi: il y aura un mâle et une femelle.... { …}
«  Le déluge s’abattit sur la terre durant quarante jours. L'eau monta sans cesse ; elle souleva l'arche qui, peu à peu, s'éleva au-dessus des terres immergées. L'eau montait toujours et son flot recouvrait la terre ; mais l'arche flottait à sa surface. {…} Toute vie périt sur terre : oiseaux, bétail, bêtes sauvages, bestioles rampantes, et tous les hommes. Toutes les narines qui inspiraient l’air frais et entretenaient la vie sur la terre ferme, expirèrent. Ainsi furent exterminés de la face du monde tous les êtres vivants à l’air libre : hommes, quadrupèdes, reptiles, et oiseaux: ils disparurent pour toujours. Il ne resta que Noé, et ceux qui l’avaient accompagné dans l'arche. Et la crue des eaux continua de recouvrir la terre pendant cent cinquante jours. {…}
« Dieu se souvint de Noé, de tous les animaux et de tout le bétail qui étaient avec lui dans l’arche; et Dieu fit passer un vent sur la terre, et les eaux s’apaisèrent. Les sources de l’abîme et les écluses des cieux furent fermées, et la pluie ne tomba plus du ciel. Les eaux se retirèrent de dessus la terre, {…} Tous les animaux, tous les reptiles, tous les oiseaux, tout ce qui se meut sur la terre, selon leurs espèces, sortirent de l’arche. »

La mission confiée par Dieu à Noé peut être vue comme le symbole du combat actuel pour la préservation de la biodiversité. Mon arche de Noé est synchronistique : elle a été construite sur le modèle d’un vaisseau d’André Lhote. Elle est échouée sur le mont Ararat, et les animaux rescapés du déluge en descendent les uns après les autres… Le paysage chaotique est mi-braquien, mi-zao wou-kien.

Les animaux sauvés de la destruction (où de la muséification, ce qui revient au même) sont aussi synchronistiques : réinterprétés de Georges Braque, Pablo Picasso, et Franz Marc. Je les offre aux spectateurs dans une configuration inédite, témoignant qu’une nouvelle vie picturale peut renaître après le déluge de l’art « conceptuel », qui recouvrit la scène artistique pendant le dernier demi-siècle, dévastant les sensibilités et engendrant trop souvent déréliction, bêtise, et désolation !