|
Fragment de la mosaïque au sol de l'église St Georges à Madaba, datant de la fin du VIe siècle et représentant la Terre Sainte (en bas à droite, Jérusalem, et en haut la mer morte et le Jourdain)
|
Nous fûmes sans doute un peu
présomptueux, ma femme et moi, de vouloir découvrir la Jordanie cet hiver
2021-2022, alors que le Covid et ses variants obnubilent tous les pays autour
de la planète…
D’abord un avion raté à cause
d’un test PCR sans QR code, puis l’attente interminable à l’aéroport d’Amman,
pour refaire à nouveau un test. Mais une fois ses tracasseries passées, nous
pûmes enfin nous élancer à la découverte de ce territoire contrasté, fait de
tissus urbains denses et tentaculaires se développant à partir de la capitale, longeant
les collines et les vallées pierreuses, parsemées d’oliveraies, de bois de
pins, et de cultures variées. Mais l’urbanisation laisse intacte les vastes
étendues désertiques aux reliefs décharnés qui constituent l’essentiel du pays.
Notre première destination fut Madaba et le
mont Nébo, au nord. Se haussant au-dessus des plateaux de Transjordanie, le mont Nébo
offre un point de vue étendu, surplombant la mer morte, la plaine du Jourdain,
et à l’horizon les terres de Palestine et d’Israël. La légende dit que c’est en
arrivant au mont Nébo que Moïse découvrit la terre promise et put enfin
terminer ses jours en paix.
|
Vue de la vallée du Jourdain depuis le Mont Nébo
|
De retour à Amman, nous avons
visité le centre-ville densément étagé au flan des collines, fait de bâtiments
modernes aux gabarits réguliers et cubiques, encerclant les ruines de la
citadelle et le théâtre antique (implantation romaine, byzantine, puis
Omeyyade).
|
Le théâtre antique d'Amman
|
|
Le tissu urbain du centre d'Amman
|
Tout avait donc bien commencé.
Mais ça s’est compliqué après le retour d’une grande escapade dans le nord, à
Umm Qaïs:
|
Les ruines de l'antique cité de Gadara, à Umm Qays
|
|
Vallée cultivée autour d'Umm Qays
|
Nous avons parcouru sous un ciel radieux le site de l’antique
Gadara et les étroites vallées cultivées creusées par l’érosion qui s’étalent
entre les collines ; il y eut parmi
nous toux et nez bouchés, et donc nouveaux tests covid. Nos enfants étaient
positifs, du coup Petra, le morceau de choix où nous comptions passer quelques
jours, dut être décommandé. Nous restâmes enfermés pendant dix jours de
quarantaine dans la maison de Dheir Gbar (quartier cosmopolite de Amman) où
fille, gendre et petits enfants nous accueillaient, ma femme et moi. Nous fîmes
bien quelques petites entorses en nous promenant à travers ce quartier chic
d’habitations, où peu de piétons circulent, mais plus de visites
culturelles ! Alors pour compenser, chaque matin, je me suis tenu à faire
une aquarelle à partir des lieux visités au début du voyage. Les voici (la dernière fut faite in situ)!
Passé la semaine de quarantaine, et
de nouveaux tests négatifs, avant le retour en France qui avait déjà dû être
repoussé, nous fîmes une dernière virée à Jérash, à une cinquantaine de
kilomètres au nord d’Amman. Entre les collines où s’étale la ville
contemporaine, le site romano-byzantin de Gérasa, un des plus beaux et des plus
étendus que je connaisse, nous rappelle la grandeur et la beauté que devaient
revêtir ses villes orientales, du premier au sixième siècle de notre
aire : remarquable continuité entre l’architecture romaine et l’architecture
byzantine : cardo et decumanus bordés de colonnades corinthiennes et
ioniques, théâtres, temples, basiliques, églises, nymphée… et cet
extraordinaire place-forum ovale, unique je crois dans l’urbanisme romain.
|
Gérasa, les ruines de la cathédrale byzantine
|
|
Gérasa, le forum ovale et le cardo
|
Le retour vers la France fut
aussi un peu chaotique, ma femme n’ayant pu embarquer pour cause d’un nouveau
test PCR positif (apparemment une erreur puisque deux jours avant, et les jours
suivants, ses tests se sont toujours révélés négatifs !).
Il nous reste donc à réfléchir à
un nouveau voyage, après que l’épidémie se soit tassée, avec au programme
Petra, Aqaba, la mer morte, le lac de Tibériade, et pourquoi pas Bethléem et
Jérusalem ?