présentation des peintures synchronistiques

dimanche, août 28, 2016

Rêve énigmatique


Gilles Chambon, Rêve énigmatique, huile sur toile, 70 x 45 cm, 2016
La scène représentée sur ce tableau est mystérieuse :

Une femme nue accroupie observe huit cailloux posés sur une feuille blanche, pendant qu’elle-même est observée par deux hommes, l’un jeune et l’autre âgé… La lumière est crue, et le décor géométrique. Les formes s’emboîtent, et évoquent une architecture intemporelle.

Il s’agit probablement d’un rêve… Mais je ne sais pas du tout ce qu’il signifie.

Les habitués de ma peinture synchronistique auront reconnu, je pense : 

-    La femme du pastel intitulé « Le Tub », de Degas (1886, 70 × 70 cm, Paris, musée d'Orsay)
-    Deux esquisses d’apôtres, de Raphaël (dessin conservé au Ashmolean Museum d'Oxford)
-    Un morceau renversé et transposé du « Guéridon noir », de Georges Braque (1919, huile sur toile, 129.8 x 75 cm, Musée d'Art Moderne Georges Pompidou, Paris)

jeudi, août 18, 2016

Trois femmes et un sofa


Gilles Chambon, Trois femmes et un sofa, huile sur toile, 83x80 cm, 2016
Trois femmes équivoques, à la fois Grâces et Parques, trois femmes insouciantes, épanouies, et pourtant déjà flétries. Elles sourient de tenir au creux de leur lourde anatomie le fil de nos tragiques - et non moins grotesques destinées.


J’ai repris ici trois petites silhouettes de « L’attente », monotype d’une série qu’Edgar Degas fit entre 1875 et 1879 pour nous montrer l’envers du décor des maisons closes de son temps.

Edgar Degas, L'attente (première version), 1879, Monotype sur papier 11.8 × 16.1 cm, Musée Picasso, Paris
En 1935, Ambroise Vollard publia la série (gravée par Maurice Potin) en illustration de l’ouvrage de Pierre Louÿs « Mimes des Courtisanes de Lucien ». 
J’ai confronté ces courtisanes à la violence turgescente d’une composition d’Alberto Burri de 1952, faite de plastics fondus au chalumeau, de morceaux de tissus usés, et de pigments craquelés et rendus râpeux par adjonction de matières diverses.

À gauche, Alberto Burri, Composition, 1952, huile et technique mixte sur tissus et toile, 40x46cm (vendue 576 633 € en fev 2012 par Sotheby’s Londres);         à droite, le même tableau retourné, faisant apparaître le sofa et les symboles d'une vulve et d'un pénis
Alberto Burri est avec Lucio Fontana l’un des principaux protagonistes de l’Art Informel en Italie, dans les années d’après-guerre. En tournant le tableau abstrait de Burri de 90°, j’ai tout de suite vu apparaître un sofa devant un paravent, d’où l’association avec les prostituées de Degas.

Ultérieurement, j’ai pris conscience que les symboles d’une vulve et d’un pénis étaient clairement inscrits sur le pseudo-paravent, confortant ainsi, s’il en était besoin, mon intuition synchronistique !