présentation des peintures synchronistiques

jeudi, septembre 24, 2020

Eurynomé, Ophion, et l’œuf cosmique

Gilles Chambon, Eurynomé, Ophion, et l'œuf cosmique, huile sur toile 43 x 55 cm, 2020

La Grande Déesse primordiale des Pélasges, Eurynomé, façonna le serpent Ophion, auquel elle s’unit. Ayant pris la forme d’un oiseau, elle couva l’œuf qu’elle avait pondu. Ophion s’enroula autour de l’œuf qui, en se brisant, donna naissance à tout ce qui existe.

Ce mythe a notamment été réapproprié par les mystères orphiques, dans lesquels l’œuf désigne le récipiendaire qui va donner naissance à l’initié, tandis que le serpent fait référence aux mystères.
J’ai utilisé dans ce tableau synchronistique la représentation traditionnelle de l’œuf orphique enlacé par le serpent (gravure anglaise du XVIIIe s.). L’oiseau (Eurynomé) est emprunté à une peinture de Jean Metzinger (1883-1956), et le décor général est la fusion d’un paysage d’André Lhote (1885-1962) et d’une composition abstraite de Ferdinand Vonck (1921-2010).

jeudi, septembre 10, 2020

Léda et Swan, les mystères d’un couple ovipare

 

Gilles Chambon, Léda et Swan, les mystère d'un couple ovipare, huile sur toile 55 x 70 cm, 2020

Le mythe de Léda, femme de Tyndare roi de Sparte, rapporté par Homère, Hésiode, et Callimaque, prend des formes différentes suivants les narrateurs, mais ils s’accordent tous les trois sur le fait que sa progéniture (Hélène, Castor et Pollux, Clytemnestre) éclot à partir d’un ou deux œufs. Selon Hésiode et Homère, c’est Zeus changé en cygne, qui en la fécondant, la rend ovipare ; selon Callimaque, c’est Némésis, elle-même changée en oie, qui subit les assiduités du cygne olympien et pond un œuf près de Sparte, œuf remis à Léda par le paysan l’ayant découvert.

 

Selon Hésiode, seul l’œuf contenant Hélène et Castor est issu de Zeus, l’autre, abritant Clytemnestre et Pollux, est dû à la fécondation par Tyndare.

 

Mythe énigmatique, donc. J’ai personnellement imaginé que Léda, troublée de se voir devenir ovipare, développa une obsession des coquilles, et ne sut plus très bien si son époux était un homme ou un cygne… 

Ce tableau synchronistique réinterprète l’éclosion des Tyndarides à partir d’une peinture de Francesco Bacchiacca (Léda et le Cygne, c.1525, 42,9×31,8 cm, huile sur bois, New-York, Metropolitan Museum of Arts), le col du cygne à partir de la Léda de Cesare da Sesto (1447-1523), tandis que le paysage dérive d’un tableau de Sébastien Bourdon (Paysage, huile sur cuivre, 20,3 × 31,8  cm, Fitzwilliam Museum, Cambridge).