présentation des peintures synchronistiques

dimanche, mars 23, 2014

Olympia à la pastèque

Gilles Chambon, Olympia à la pastèque, huile sur toile 63x55 cm, 2014
 
Dans ce nouveau tableau synchronistique, convergent la première « moderne Olympia » de Cézanne (1870), et la première nature morte postcubiste de Dali (1924). Ces deux oeuvres, caractéristiques de la modernité, peuvent symboliser la renaissance de la peinture figurative après que l’hiver académique ne l’eut figée.

Parallèlement, on peut lire la pastèque comme un symbole de fécondité, qui donne  donc métaphoriquement vie à la nature morte. Quant à Olympia, elle dérive d’un conte de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, « L’homme au sable », où elle n’est autre qu’une poupée inanimée,  à laquelle le physicien Spalanzani, avec l’aide de l’alchimiste Coppelius, a donné la vie pour en faire sa fille. Ainsi Olympia apparaît comme une résurgence du mythe de Pygmalion et Galatée. Et en définitive, tout cela nous ramène au mystère de l’artiste démiurge, qui par l’alchimie de son art, tente de faire passer un souffle de vie dans chacune de ses créations.

mercredi, mars 19, 2014

Seize peintres figuratifs contemporains vivants dont l’œuvre me touche


Face au paradigme de l’art contemporain (Cf. le dernier livre passionnant de Nathalie Heinich sur le sujet), on peut observer, même si elle reste en retrait sur le marché officiel de l’art, la persistance chez les artistes d’aujourd’hui d’une pratique de la peinture sur support plat et généralement rectangulaire, et dont la visée esthétique ne fait aucun doute. Cette peinture, postmoderne ou postclassique, souffre évidemment d’un grand éparpillement, dû à un manque de doctrine, ainsi qu’à un certain désintérêt manifesté par la critique d’art qualifiée, qui a sans doute peur de se fourvoyer et préfère se rabattre sur les artistes de l’AC qui font le buzz dans les milieux branchés. Ajoutons à cela une démission des enseignants face à l’apprentissage des techniques dites traditionnelles, et une difficulté évidente pour cette peinture à sortir de l’idiosyncrasie et à porter un message audible, signifiant, en phase avec les préoccupations de la société contemporaine. Donc une peinture qui a du mal à exister et à trouver des débouchés, qui survit plutôt qu’elle ne développe, même si elle est produite en grande quantité, et par un grand nombre d’artistes.

Heureusement, quelques grandes figures ont su inscrire le travail postclassique/postmoderne dans le contexte et les problématiques spécifiquement contemporaines. Nous avons en France Ernest Pignon-Ernest, qui a fait sortir l’œuvre des limites de l’atelier et de la galerie pour la  confronter et l’adapter au paysage urbain et à sa mémoire, tout en gardant la puissance et la beauté d’un dessin postclassique.
Il est donc ici le premier d’une liste de seize artistes figuratifs vivants dont le travail me fait espérer un renouveau de la peinture et du dessin au XXIe siècle. Certains, comme lui, sont connus et reconnus, d’autres pas du tout. Car mon choix ne tient pas compte de la notoriété, et reste très subjectif. J’essaierai une autre fois d’expliquer ce qui a retenu chez chacun d’eux mon attention.
Je me contente aujourd’hui de montrer une œuvre de chaque artiste et de donner un lien renvoyant à son travail ou à sa biographie.

Ernest Pignon-Ernest































Mise à jour juin 2015:
Et un dix-septième
Earthstone Chu




Mise à jour octobre 2015:
Et une dix-huitième
Florence Dussuyer 



Mise à jour décembre 2015
Un dix-neuvième artiste
Grasky


Mise à jour juillet 2019
Un vingtième artiste
Igor Bitman


 

vendredi, mars 14, 2014

Pêche miraculeuse

Gilles Chambon, Pêche miraculeuse, huile sur toile 70x58cm, 2014

Cachée derrière « Le port, hiver, printemps 1909 » de Georges Braque (National Gallery of Art, Washington), où s’entrechoquent les barques (qui sont d’ailleurs une anagramme de Braque), j’ai décelé une pêche miraculeuse. 
Il fallait pour cela jeter le filet synchronistique du côté d'un paysage précubiste de Giotto, et d'une fresque médiévale entrevue dans la basilique Sant’Angelo in Formis de Capoue… et il fallait pour finir, ressusciter un extatique christ de Tintoret.