présentation des peintures synchronistiques

jeudi, décembre 10, 2020

Rencontre synchronistique de deux baigneuses

 

Gilles Chambon, Rencontre synchronistique de deux baigneuses, huile sur toile 77 x 60 cm, 2020

Deux femmes aux croupes imposantes : l’une est du XVIIe siècle, et a sans doute inspiré la seconde, qui est du XIXe siècle… Elles se retrouvent ici dans un paysage (plutôt) maritime de 1957…

 

Celle de gauche est réinterprétée d’un tableau mythologique de Jacob Jordaens « Candaule roi de Lydie montrant sa femme à Gygès », peinture de 1646 (193 x 157 cm, Nationalmuseum de Stockholm). L’histoire de ce roi qui aimait montrer les charmes de son épouse a donné naissance au terme de candaulisme. Au sens figuré, on peut dire que tous les peintres font un peu preuve de candaulisme, en cela qu’ils aiment montrer leurs œuvres (dont ils sont amoureux et fiers) aux inconnus…

 

La seconde de ces beautés dérive directement d’un tableau de Courbet, « les baigneuses », 1853 (hst 227 x193 cm, musée Fabre, Montpellier), qui fit scandale au Salon, les critiques la jugeant trop charnue et négligée. On sait que Courbet s’était inspiré d’une photo de 1853 (Étude d'après nature, nu no 1935 du photographe Julien Vallou de Villeneuve), mais je pense qu’il a peut-être voulu aussi faire un clin d’œil au tableau de Jordaens.

 

Quoi qu’il en soit, dans leur nouvelle vie picturale, mes deux baigneuses épanouies affrontent un paysage chaotique éclaboussé de bleu, qui dérive d’une belle composition abstraite du peintre américano-français John Levee (1924-2017) « September II » (hst 101,5 x 81 cm).

mardi, décembre 01, 2020

Goûter synchronistique

Gilles Chambon, Goûter synchronistique, huile sur toile 50 x 65 cm, 2020


Cette toile, réalisée en temps réel les 25-26 novembre au musée des beaux-arts de Libourne, est composée "synchronistiquement" à partir de trois tableaux des collections du musée : 

 

- "le peintre, sa femme et son modèle" HST 130 x166 cm, de Charles Kvapil (1884-1958), 

 

- "le goûter au soleil" HST 100,6 x 81,5 cm, de Jeanne-Louise Brieux (1881-1948), 

 

- "la source", HST 86 x 120 cm, de Marie-Paule Carpentier (1876-1915)

 

En effet, le musée des B-A de Libourne et le FRAC Nouvelle Aquitaine ont organisé, pendant la fermeture des musées due au confinement, des journées libres proposées aux artistes locaux, afin que ceux-ci confrontent, chacun leur tour, leur pratique artistique aux lieux de conservation/exposition. 

 

Évidemment, ma pratique de ce que je nomme depuis six ans la peinture synchronistique s'adaptait parfaitement à ce genre d'exercice, puisque la réinterprétation des œuvres des diverses collections est la matière même de de mes toiles synchronistiques. J'ai donc choisi trois toiles exposées au musée de Libourne, et à partir d'elles, j'ai élaboré une nouvelle composition.