présentation des peintures synchronistiques

dimanche, février 23, 2020

Escape game

Gilles Chambon, Escape game, huile sur toile 54 x 65 cm, 2020
Sortir du labyrinthe pour échapper au Minotaure. C’est sans doute le premier et le plus terrible des "escape games", imaginé par Minos pour se venger d'Athènes sa rivale, et finalement résolu par Ariane et Thésée. Mais avant eux, combien de jeunes Athéniens ont péri déchirés par le monstre, pour n’avoir pu ressortir à temps de son mystérieux palais ?

La légende du labyrinthe et du minotaure recèle, comme tous les autres mythes, une vérité cachée qui imprègne notre inconscient. Chacun de nous, en effet, entre dans la vie adulte comme dans une sorte de labyrinthe, où la mort peut toujours surgir au détour d’un des couloirs que nous empruntons. Alors on avance précautionneusement, avec parfois le sentiment que les années passant, on tourne un peu en rond, tandis que le trépas se rapproche de nous à pas feutrés… comme un minotaure tapis dans l’ombre.

Donc, dans ce tableau synchronistique, deux jeunes femmes, issues d’une peinture de Daumier, se trouvent parachutées dans l’escape game du labyrinthe de Minos : un espace ouvert mais morcelé et incompréhensible (transposé d’une peinture de James Guitet), sans issue. Elles courent pour échapper au Minotaure (inspiré d’un dessin de Picasso), mais il les observe tel une araignée au milieu de sa toile, et finira sans doute par les dévorer.

mardi, février 04, 2020

Une Adoration des Mages

Gilles Chambon, Une Adoration des Mages, huile sur toile 50 x 70 cm, 2020
Décidément, même si je ne suis plus ce que l’on nomme un croyant, je ne peux pas renier ma culture chrétienne : la crèche et ses santons on fait la joie des Noëls de mon enfance, et les innombrables peintures représentant l’Adoration des Mages, continuent de parler à mon cœur de peintre. À tel point que j’ai acquis il y a une dizaine d’années une peinture vénitienne du XVIIe siècle représentant les trois rois-mages apportant à l’enfant Jésus l’or, la myrrhe et l’encens. C’est une représentation traditionnelle, qui s’inspire de Véronèse et de Rubens.

J’ai eu envie de rejouer la scène avec mes pinceaux, en transportant les principaux acolytes de cette peinture anonyme dans un décor intemporel emprunté à une toile abstraite du peintre grec Alkis Pierrakos (1920-2017). Pour compléter ma composition synchronistique, j’ai ajouté dans le lointain un groupe de cavaliers inspirés d’un tableau de Bruegel - qui ici représentent le troisième roi-mage et sa suite, arrivant un peu en retard… Quant à l’étoile qui les guide jusqu’à Bethléem, elle sort tout droit d’une lithographie de Matisse.