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Gilles Chambon, Une énigme attique, huile sur toile, 46 x 67 cm, 2025
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Œdipe savait résoudre les
énigmes, mais ça ne l'empêchait pas de rester le jouet de son destin révélé par
l'oracle d'Apollon, et ce malgré les efforts de ses parents, puis de lui-même,
pour le déjouer. Quant à la sphinge, qui s'amusait à poser des questions et dévorait
ceux qui n'avaient pas les réponses, elle était sans doute très mauvaise
joueuse, puisqu'elle se jeta d'un rocher quand Œdipe la mit en échec. Ces
histoires à dormir debout semblent bien folles, mais elles ont cependant fait
couler beaucoup d'encre, et les plus grands penseurs et hommes de science, dont
Freud et Lévi-Strauss, ont été fascinés par cette histoire bizarre, tentant,
comme Œdipe lui-même, de trouver une solution à l'énigme symbolique contenue
dans le mythe.
Je crois qu'aucun n'a trouvé la
véritable solution, et que leurs élucubrations théoriques ne survivront pas au
verdict de la science qui avance. Les seuls à avoir donné la bonne réponse sont
donc les poètes et les artistes : en effet ils se nourrissent d'histoires
et de légendes, et n'étant pas prisonniers de la pensée logique, ils sont
capables de digérer les contes les plus saugrenus et d'en fortifier leur art !
Dans ce tableau synchronistique,
ma recette pour accommoder le mythe est un mélange de Giorgio de Chirico et d'Alexandre
Séon (1855-1917), dans un paysage inspiré d'Alfred Reth (1884-1966).