présentation des peintures synchronistiques

mardi, décembre 31, 2024

Apollon et Hyacinthe

Gilles Chambon, Apollon et Yacinthe, huile sur toile 50x61cm, 2024

 

Souvent dans la mythologie gréco-romaine, les héros au destin malheureux se métamorphosent en éléments naturels, qui en fleuve comme Acis, qui en arbre comme Daphné, ou encore en fleur comme Narcisse. Ces légendes, que l'on pourrait dire "écologiques", nous rappellent que la nature se nourrit toujours des morts qu'elle recycle éternellement. Et mes peintures synchronistiques font de même en se nourrissant des œuvres du passé !

 

En ce qui concerne Hyacinthe, le beau guerrier spartiate tué accidentellement par son amant Apollon lors d'un lancer de disque, c'est la fleur de jacinthe qui est née de son sang répandu.

 

Dans ma peinture, Apollon est l'avatar d'un portrait féminin du Fayoum, tandis que la dépouille de Hyacinthe est transposée d'une sculpture baroque représentant St Sébastien (Antonio Giorgetti, 1635-1669). La jacinthe aussi est reprise d'une peinture de Wladyslaw Slewinski (1856-1918). Quant au reste du tableau, les yeux avisés y découvriront peut-être quelques affinités avec une nature morte du peintre Giuseppe Ajmone (1923-2005).

lundi, décembre 02, 2024

Une transverbération ambivalente

Gilles Chambon, Une transverbération ambivalente, huile sur toile 48 x 42 cm, 2024

 

On connaît la sculpture du Bernin représentant la transverbération de Sainte Thérèse d'Avila, dont l'ambivalence avait fait dire à Charles de Brosse " Si c'est ici l'amour divin, je le connais ; on en voit ici-bas maintes copies d'après nature"... Entre l'effusion de l'amour mystique et l'érotisme de l'amour terrestre, il y a donc à la fois une convergence et un combat : c'est que l'amour humain oscille toujours entre le Diable et le bon Dieu, entre le plaisir personnel et le don de soi. Pour certains la séduction, arme du Diable, doit être voilée, tandis que pour d'autres, elle est au contraire la manifestation de l'harmonie universelle qui concilie plaisir et don...

 

J'ai choisi dans ce tableau d'exprimer cette ambivalence par la transformation du voile en chevelure, et par la superposition de formes pointues et de couleurs chaleureuses. Pour l'occasion, j'ai un peu tordu les formes d'une œuvre d'Albert Gleizes, et le visage d'une sainte de l'école lombarde du XVIe siècle.