La peinture de batailles a rarement eu vocation à représenter la vérité du déroulement d’un fait historique. C’est même en général le contraire d’une photo de reportage. Lorsque Léonard de Vinci peignit pour la Seigneurie de Florence la bataille d’Anghiari, qui opposait Florentins et Milanais (et que l’on connaît par la copie qu’en a donné Rubens, d’après un dessin italien), il ne cherchait ni la vérité historique de la représentation, ni même la vraisemblance de l’affrontement de deux armées, mais une composition personnalisée dont le réalisme accuserait les émotions des personnages et dont la dynamique picturale théâtralisée impressionnerait, et forcerait, par sa virtuosité, l’admiration des spectateurs.
On n’est pas dans le témoignage, ni dans la restitution. On est dans la tragédie, dans l’épopée, dans la chanson de geste, dans cette sorte de distance ritualisée au réel et à la vérité, caractéristique des productions artistiques qui racontent une histoire, depuis les bas reliefs égyptiens jusqu’aux westerns italiens des années 70.
Ce que l’on appelle à tort une peinture d’histoire, n’est pas là pour nous dire la vérité historique, ni pour nous informer sur le réel (bien qu’elle puisse parfois le faire, par inadvertance) ; pas plus que la symphonie pastorale n’est là pour nous informer sur le chant des oiseaux.
L’œuvre figurative contant un fait historique ou racontant un mythe violent, déplace l’émotion négative que provoquerait la confrontation directe à l’acte barbare, vers une émotion positive située dans le registre esthético-poétique.
Ce registre, éminemment ambivalent, parle à notre esprit, à notre imagination, et à notre cœur : une œuvre poétique peut nous faire frissonner, mais sans nous effrayer ; elle peut nous tirer les larmes, mais sans provoquer en nous de véritable tristesse ou d’affliction.
Le plaisir esthétique est bien là : dans cette distance scénographiée au réel, qui, comme dans le jeu, stimule notre imagination et nous fait palpiter le cœur, mais sans nous mettre en danger réellement. Dans cette empathie des formes figurées, qui nous fait rêver à l’enfer comme à un monde lointain où viendraient s’épanouir l’énigmatique beauté des fleurs du mal.
On n’est pas dans le témoignage, ni dans la restitution. On est dans la tragédie, dans l’épopée, dans la chanson de geste, dans cette sorte de distance ritualisée au réel et à la vérité, caractéristique des productions artistiques qui racontent une histoire, depuis les bas reliefs égyptiens jusqu’aux westerns italiens des années 70.
Ce que l’on appelle à tort une peinture d’histoire, n’est pas là pour nous dire la vérité historique, ni pour nous informer sur le réel (bien qu’elle puisse parfois le faire, par inadvertance) ; pas plus que la symphonie pastorale n’est là pour nous informer sur le chant des oiseaux.
L’œuvre figurative contant un fait historique ou racontant un mythe violent, déplace l’émotion négative que provoquerait la confrontation directe à l’acte barbare, vers une émotion positive située dans le registre esthético-poétique.
Ce registre, éminemment ambivalent, parle à notre esprit, à notre imagination, et à notre cœur : une œuvre poétique peut nous faire frissonner, mais sans nous effrayer ; elle peut nous tirer les larmes, mais sans provoquer en nous de véritable tristesse ou d’affliction.
Le plaisir esthétique est bien là : dans cette distance scénographiée au réel, qui, comme dans le jeu, stimule notre imagination et nous fait palpiter le cœur, mais sans nous mettre en danger réellement. Dans cette empathie des formes figurées, qui nous fait rêver à l’enfer comme à un monde lointain où viendraient s’épanouir l’énigmatique beauté des fleurs du mal.
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