La baie d'Alger, huile sur toile, Gilles Chambon
Hommage à Albert Marquet qui, après s’être rendu régulièrement chaque hiver en Algérie pendant 25 ans, n’y retournant plus, se languissait et soupirait après le ciel d’Alger…
J’ai visité récemment au musée de la marine l’exposition consacrée aux « itinéraires maritimes de Marquet ». Entre fauvisme et post-impressionnisme, ce grand amoureux des rivages et des ports, modèle au fil des tableaux la lumière brumeuse, sous laquelle tout contour devient esquisse, les contrastes violents, qui creusent dans les paysages des ombres plates et profondes, les reflets mobiles, qui donnent ce frémissement léger, cette palpitation de vie qui irrigue toujours, avec une régularité d’horloge suisse, la peinture du maître Bordelais.
J’ai deux points communs avec Albert Marquet : Je suis girondin (d’adoption), et je fréquente régulièrement Alger depuis plusieurs mois. Pour le reste, sans doute sa peinture vaut-elle mieux que la mienne, mais mon tableau du port d’Alger, peint cet hiver à partir d’une vue prise récemment depuis l’hôtel Aurassi, me fait penser que quelque chose d’essentiel, malgré la transformation des paysages urbains, traverse le temps. C’est vrai pour Alger, en tout cas, où la baie, depuis les hauteurs, offre toujours un des plus beaux spectacles au monde.
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