Ce 23 septembre 2017, certains astrologues nous prédisent l’accomplissement de la vision du chapitre XII de l’Apocalypse de Jean :
Selon ces astrologues, le 23 septembre 2017, nous pourrons voir dans la constellation Virgo, (analogie avec la femme de l’Apocalypse que l’on assimile à la Vierge Marie, notamment dans les représentations de la Vierge de Guadalupe), le soleil proche de sa tête, et la lune proche de ses pieds. La constellation de l'Hydre, à côté de Virgo, renforce l’analogie avec la femme de l’Apocalypse. Au-dessus de la tête de Virgo, la constellation du Lion, contenant neuf étoiles, se verra renforcée le 23 septembre de cette année par la proximité des planètes Mercure, Mars et Vénus, le nombres d’étoiles au-dessus de la tête de de la Vierge passant ainsi à douze comme dans le premier verset chap. XII de l’Apocalypse. Exactement au même moment, Jupiter, l’astre-roi, se trouvera proche du ventre de Virgo, rappelant symboliquement l’enfant mâle dont elle accouche et qui doit mener toutes les nations (verset 5).
Je laisse bien évidemment aux astrologues la responsabilité de leurs vérités imaginaires, mais je voudrais profiter de l’occasion pour montrer comment se sont nouées au cours des siècles, à travers l’imaginaire des peintres, les rapprochements entre la Vierge Marie, les constellations de la Vierge (Virgo), et de la Balance (Libra), et l’archange Saint Michel.
Pour bien comprendre, il faut d’abord se pencher sur le signe astrologique de la Balance (elle fut créée comme constellation qui suit la Vierge, au moment de la mise au point définitive du zodiaque par l’astronome grec Hipparque, au IIe s. av J-C).
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Globe céleste de Mercator, 1551, détail montrant la Balance et le Scorpion, Harvard College Library |
Intercalée entre le signe de la Vierge et celui du Scorpion (les étoiles formant les plateaux de la balance sont les mêmes qui forment les pinces du scorpion), il avait pour fonction de créer un douzième signe pour faire correspondre les constellations aux divisions du calendrier. Le symbole de la balance a sans doute été choisi parce que, se situant à l’équinoxe d’automne, il indiquait l’équilibre entre les jours et les nuits.
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La roue du zodiaque, in Recueil médical du XIe s., Manuscrit MS Lat. 7028, Bibliothèque Nationale |
Mais dans l’imaginaire des anciens, la balance était déjà associée à la pesée des âmes, à la justice, et au jugement.
On voit ainsi de nombreux bas-reliefs et papyrus égyptiens qui reprennent un épisode du Livre des Morts : le défunt est incliné devant les plateaux d’une balance ; sur l’un repose son cœur, et sur l’autre une plume d’autruche, symbole de Maât, déesse de la justice. Anubis, le dieu psychopompe à tête de chacal, réalise la pesée, tandis que Toth, inventeur de l’écriture, enregistre le résultat. La monstrueuse déesse Hammout, à tête de crocodile et corps d’hippopotame, attend pour dévorer le cœur de celui qui aurait été jugé impur. Si le cœur du défunt est jugé pur, celui-ci sera conduit par Horus devant Osiris qui lui ouvrira le séjour des bienheureux.
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Papyrus de Ani, la pesée du cœur de Ani, XVIIIe dynastie, vers 1200 av J-C, British Museum |
Revenons à la balance du zodiaque ; dans certaines des plus anciennes représentations romaines qui nous sont parvenues, la balance est tenue par un homme.
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Mosaïque zodiacale de la synagogue de Hamath-Tiberiade, détail de la Balance, VIe s. |
Mais par la suite, ce sera plus souvent une femme, peut-être par rapprochement avec Thémis, déesse grecque de la justice qui tient aussi une balance ; ou par assimilation à la déesse Aequitas, qui figure sur de nombreuses monnaies de l'empire romain, et qui tient en plus de la balance une corne d'abondance (à rapprocher de l'épis porté par la Vierge zodiacale) :
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Monaie frappée sous Nerva, montrant la déesse Arquitas |
La proximité entre le symbole d'Aequitas et la constellation de la Vierge, est confirmé par l'assimilation de celle-ci, dans la mythologie, à Astrée (elle aussi divinité grecque de la pureté et de la justice), transformée en la constellation Virgo pour avoir quitté la terre par dégoût des humains corrompus de l’âge du fer (Cf. Ovide, Métamorphoses). D'ailleurs dans quelques manuscrits médiévaux, c’est la Vierge qui, en plus de son traditionnel rameau, tient la balance.
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Virgo, folio extrait du Liber Albandini, BNF Lat 7351, Gallica |
Cette contagion par proximité zodiacale se voit aussi dans certaines gravures de la Renaissance (et aussi dans des manuscrits médiévaux) où la Vierge tient un caducée : c’est tout simplement parce que ce signe astrologique est dominé par le dieu Mercure.
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Constellation de la Vierge tenant un caducée, in manuscrit Aratea di Leida, Lotaringie, c. 825, Université de Leida |
Dans la représentation de la voûte céleste par Fernando Gallegos (1490) sur la voûte de l'ancienne bibliothèque de l'Université de Salamanque ci-après, on voit d’ailleurs Mercure sur son char et muni de son caducée passer à proximité de la Vierge).
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Fernando Gallegos, Char de Mercure passant à côté de la Vierge, détail du plafond de la bibliothèque de l'Université de Salamanque, 1490 |
La proximité Mercure/Virgo nous renvoie d’ailleurs à la proximité Vierge Marie/Archange Saint Michel : ce dernier est en effet un analogue de Mercure (messager des dieux et psychopompe, lui-même dérivant du dieu égyptien Toth), comme l’attestent les nombreux sanctuaires gallo-romains où son culte s’est substitué à celui de Mercure-Lugus (par exemple en Vendée, à Saint-Michel-Mont-Mercure).
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Luca Signorelli, Saint Michel pesant les âmes (on voit sur son casques les ailes caractéristiques du dieu Mercure) |
En raison de ces filiations/substitutions entre traditions mythologiques antiques et traditions chrétiennes, on retrouve beaucoup d’analogies dans les représentations de Saint Michel, de la Vierge Marie, et du démon (notamment dans celles liées au Jugement Dernier et à l’illustration de l’Apocalypse de Jean), avec les images antiques impliquant Virgo/Astrée, Mercure/Asclepios, Ophiuchus/Hydre :
- La pesée des âmes par l’archange Saint Michel, du XIIe au XVIIIe siècle, est l’exemple le plus significatif. L’archange tient le fléau de la balance qui pèse les bonnes et les mauvaises actions de l’âme défunte, à la manière du dieu égyptien Toth. Si les bonnes actions pèsent plus lourd, il dirige l’âme vers le ciel ; dans le cas inverse, l’âme est abandonnée aux démons qui la précipitent dans la gueule monstrueuse de l’enfer (comparable à la gueule d’Hammout). Il est à noter que dans beaucoup de ces images, on voit le diable s’accrocher au plateau de la balance pour le faire pencher en sa faveur… Mais aussi, parfois, c’est Saint Michel qui appuie sur le fléau pour contrer le démon et sauver l’âme.
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Maître de Loreto, Fresques de l'église Santa Maria in Piano, Loreto; détail de l'archange Saint Michel jugeant les âmes, C. 1460 (le costume est inspiré de la tradition byzantine) |
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Fresque du mur nord de l'église Santa Maria del Castello, 1459-69; détail montrant St Michel pesant les âmes et terrassant le Dragon; Mesocco, Tessin |
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Fresque du XIVe siècle, église Saint-Pierre-le-Jeune, détail du mur collatéral nord représentant la pesée des âmes par St Michel (qui appui du bon côté du fléau!) , Strasbourg |
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Psautier latin dit de Saint Louis et Blanche de Castille, Le jugement dernier, f. 169 v Bibliothèque de l'Arsenal |
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Manuscrit 1370-80, Saint Augustin, De Civitate Dei, livre XI-XXII, Saint Michel pèse les âmes, f. 370 r - illustrateir: Maître du sacre de Charles V, Gallica BNF |
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Bernardino Zenale, L'archange Saint Michel pesant les âmes, c. 1500, collection privée, Zurich |
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Agnolo Bronzino, L'archange Saint Michel et le Démon, 1525, Palazzo Madama, Turin |
- Quand Saint-Michel combat le Démon (souvent assimilé au dragon à sept têtes et dix cornes de l’Apocalypse), l’aspect de celui-ci renvoie aux monstres de la mythologie gréco-romaine (hydre de Lerne tuée par Hercule, monstre marin combattu par Persée, dragon vaincu par Cadmos).
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Antonio Pollaiuolo, à gauche, Hercule et l'hydre, 1470, musée des Offices, Florence ; à droite, L(archange st Michel tuant le dragon (on voit sur le casque les ailes attribut de Mercure), musée Bardini, Florence |
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Illustration chapitre XII Apocalypse, gravure XVIIe s., Provenance non identifiée |
- Virgo/Astrée, dans la représentation astrologique issue de l’antiquité, est pourvue d’une paire d’ailes, comme le sera la plupart du temps la Vierge/femme de l’Apocalypse. Dans la carte astrologique du ciel, Virgo/Astrée côtoie d’un côté Ophiuchus/Serpentaire (un homme – Asclépios, aux prises avec un serpent), et de l’autre l’Hydre, grande constellation serpentiforme ; pareillement dans beaucoup de peintures, de la Renaissance au XVIIIe, la Vierge/femme de l’Apocalypse côtoie le dragon à plusieurs têtes combattu par Saint Michel (rappelant le Serpentaire), et dont la longue queue qui « balaie le tiers des étoiles » évoque l’Hydre, la plus longue des constellations célestes.
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À droite, Dürer, Femme de l'Apocalypse et dragon à 7 têtes, gravure, 1497; à gauche, Hendrick Hondius, Atlas céleste austral (Alis coeli) détail montrant le Lion, la Vierge, la Balance et le Scorpion, avec à gauche l'Hydre, et en bas à droite, le Serpentaire, 1660. |
- Astrée, montée au ciel, est devenue la constellation de la Vierge. Parallèlement, dans la tradition chrétienne, la Vierge Marie, montée au ciel lors de l’assomption, est devenue reine des cieux et son manteau bleu est souvent perçu comme une métaphore de la voûte étoilée ; on le voit ainsi couvert d’étoiles dans plusieurs peintures du XVe siècle, et les représentations dites de la « Vierge de Miséricorde » la montrent protégeant les humains sous les pans de son manteau céleste.
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Sano di Pietro, Vierge à l'enfant avec St Jérôme, Ste Catherine d'Alexandrie, et deux anges, c. 1470-80, Ashmolean Museum, Oxford |
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Diego de le Cruz, Vierge de la Miséricorde avec le couple royal et leurs enfants, c. 1486, Monastere de Santa Maria la Real de las Huelgas, Burgos |
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Domenico di Michelino, Madone des enfants trouvés, 1446, Hôpital des Innocents, Florence |
Auparavant, dans la tradition byzantine, la Vierge à l’enfant était représentée avec trois étoiles sur son manteau (une sur chaque épaule et une sur le voile recouvrant sa chevelure) symbolisant la trinité.
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Vierge Marie avec Jésus enfant (détail), mosaïque de la porte impériale (944) de Sainte Sophie, Istanbul |
Dans certaines représentations de la Renaissance, les étoiles sont encore dessinées sur le manteau au niveau des épaules.
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Sandro Botticelli, La Madone du livre, 1480-81, tempera sur bois 58x39,5cm, musée Poldi Pezzoli, Milan |
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Luca Signorelli, Assomption de la Vierge avec St Michel et St Benoît, c. 1493-96, tempera sur bois 171x131cm, MET New York |
Dans « l’assomption de la Vierge avec Saint Michel et Saint Benoît » de Luca Signorelli (ci-dessus), on remarque quatre étoiles, les deux des épaules, traditionnelles, mais aussi deux au niveau des genoux, qui ont sans doute leur origine dans une analogie avec la constellation de la Vierge : dans certaines représentations de cette constellation, deux étoiles apparaissent au niveau des épaules, et sept étoiles sont alignées au niveau des genoux, par exemple sur la gravure ci-dessous.
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Jacob de Gheyn II (1565-1629), Virgo, gravure, in "Arataea, sive Signa Coelestia", 1621, Amsterdam |
Dans de nombreuses peintures liées au Jugement Dernier, ou à sa
préfiguration dans les "Vierge à l'enfant" ou les "Sainte Famille", on voit la proximité entre la Vierge Marie (ou la femme de l'Apocalypse) et l'archange Saint Michel, comme en témoignent les exemples ci-après. Ne serait-ce pas un écho à la proximité astrologique entre Virgo et Mercure, évoquée plus haut ?
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Dosso Dossi, L'archange Saint Michel terrassant le Démon, 1523, Galleria Nazionale, Parme |
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Rubens, La Vierge comme femme de l'Apocalipse, c. 1625-30, huile sur panneau 64,5x49,8cm, Paul Getty Museum, Los Angeles |
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Miguel Cabrera, La Vierge de l'Apocalypse, 1760, huile sur toile 352x340 cm, Museo Nacional de Arte INBA, Mexico |
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Miguel Vallejo, Notre Dame de l'Apocalypse, XVIIIe s., Museo Regional de Queretaro, Mexique |
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Maître de la Vierge aux balances, Vierge à l'enfant avec Ste Elisabeth, St Jean, et St Michel, Louvre (Inv. 785) |
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Giorgio Gandini del Grano, La Sainte Famille avec l'archange Michel et le Démon se disputant une âme, et St Bernard, c. 1535, huile sur toile 251x151 cm, Galleria Nazionale, Parme |
Pour terminer ce jeu des analogies, que peut-on voir dans le symbole de la lune aux pieds de la femme de l’Apocalypse, «
enveloppée de soleil et couronnée de douze étoiles» ?
Peut-être un rappel du lien astrologique antique entre la lune et le dragon : les anciens appelaient tête et queue du dragon les deux points de l’écliptique (orbite du soleil) croisés par l’orbite de la lune.
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La tête et la queue (caput et cauda) du dragon, où se croisent la lune et le soleil, manuscrit du XIVe s. non identifié |
Les éclipses se produisent lorsque les deux astres s’alignent ensemble sur l’un de ces points (dans les mythologies anciennes on considérait qu’un dragon menaçait de dévorer la lune lors des éclipses lunaires, c’est pourquoi elle se cachait). Caput Draconis (la tête du Dragon) est une constellation représentée en forme de serpent.
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La tête et la queue du Dragon, Guido Bonatti, Liber astronomiae, 1550, Bâle |
Mais l’interprétation la plus plausible tient au fait que «
le soleil donne la lumière, la lune symbolise les forces ténébreuses » (Jean-marc Pastré, in
Le soleil, la lune, et les étoile au Moyen-âge, ouvrage collectif, Presses Universitaires de Provence, 1983). Au-delà de cette évidence, la lune symbolise aussi la mort et la résurrection, puisqu’elle meurt et renaît chaque mois ; enfin la lune sépare, selon la cosmologie antique d’Aristote, le monde supralunaire animé de mouvements invariants, domaine de l’incorruptibilité, et donc de l’immortalité, et le monde sublunaire, soumis aux mouvements liés aux quatre éléments, à la corruption et à la mort.
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La cosmologie reprise d'Aristote, Gravure in Chroniques de Nuremberg, 1493 |
D’ailleurs les plus anciennes interprétations médiévales de la femme de l’Apocalypse assimilaient le soleil à Jésus-Christ, et la lune aux églises, qui reflètent et répandent sa lumière divine sur le monde. On voit qu’ainsi la Vierge / Femme de l’Apocalypse prend sa place dans la voûte céleste, entre la lune et les étoiles, donc au même niveau que le Soleil / Jésus-Christ, dans la lumière duquel elle baigne. On peut y voir aussi une métaphore plus générale de l’aurore (puisqu’elle accouche de l’enfant-roi destiné à éclairer le monde).
La symbolique reste donc entre chien et loup, la proximité de la lune avec l’obscurité pouvant la relier aux forces du mal dont la Vierge triomphe en la maintenant à ses pieds pied, tandis que sa position entre le monde céleste et le monde terrestre lui donne un statut de médiation entre Dieu et les hommes, analogue à celui tenu par les églises chrétiennes primitives.