présentation des peintures synchronistiques

mardi, avril 29, 2025

La Licorne et le lion

 

Gilles Chambon, La Licorne et le Lion, huile sur toile 54 x 77 cm, 2025

Dans le chapitre VII d'Alice au Pays des Merveilles, le Roi emmène Alice voir le combat de la licorne et du lion, qui se bagarrent pour la couronne, sans jamais finaliser la chose, chacun ayant en fin de compte sa part de gâteau ! Clin d'œil à l'Écosse et l'Angleterre, dont les emblèmes sont la Licorne et le Lion, réunis dans les armoiries du Royaume-Uni.

Mais dans le monde imaginaire, la confrontation du lion et de la licorne symbolise aussi l'alternance du jour (le lion) et de la nuit (la licorne)... Et comme le remarquait Dali, la licorne reste un animal éminemment mystérieux par son ambivalence, à la fois symbole de chasteté associé à la virginité, et symbole de force sauvage associé à la puissance génésique.

 

Ma peinture est donc une sorte de rêverie, où toutes ces connotations se mélangent. Elle est construite synchronistiquement à partir de réminiscences du "banquet des dieux" de Giovanni Antonio Galli (1585 – 1652)., tandis que la licorne est empruntée à Alessandro Bonvicino (1498-1554) et le lion à Rubens ; le passage du jour à la nuit est quant à lui inspiré par la puissance évocatrice d'un tableau de Zao Wou-ki...

vendredi, avril 11, 2025

Le principe d'incertitude

 

Gilles Chambon, Le principe d'incertitude, huile sur toile 52 x 75 cm, 2025

Une femme au saut du lit se questionne sur son désir et le compare aux propriétés de la physique quantique : à la fois présent et absent (superposition d'états), en même temps orienté dans un sens et dans l'autre... les deux hommes – l'un la tête vers le bas et l'autre vers le haut – pouvant symboliser les valeurs possibles du spin attribué à chaque particule quantique.

 

Ainsi si le désir masculin s'apparente à la physique classique, peut-être que le désir féminin suit le modèle de la physique quantique...

 

J'ai tenté dans ce tableau l'intrication (quantique) d'une femme (Madeleine) de Lotte Laserstein (1898 – 1993), de deux nus masculins ("Hector", de jacques-Louis David, et "jeune homme assis" de Camille Corot). Quant à l'espace pictural dans lequel ils sont réunis, inspiré de Braque, il figure le caractère indécidable, à la fois ondulatoire et particulaire, de la réalité quantique.

jeudi, avril 03, 2025

Le rapt de Proserpine

 

Gilles Chambon, Le rapt de Proserpine, huile sur toile 45 x 55 cm, 2025

Près de l'Etna, Pluton jadis enleva Proserpine, fille de Déméter, pour l'épouser en enfer. Sa disparition de la surface terrestre engendra aussitôt la fin de la végétation. Alors les dieux lui permirent de revenir auprès de sa mère pendant huit mois de l'année, et de ne rester que quatre mois dans le royaume des ombres. Et chaque année cette sombre période est marquée par l'hiver, où les arbres semblent mourir, pour ne renaître qu'au printemps, avec les fleurs.

Beaucoup de poètes et de peintres ont raconté cette histoire qui comme les saisons, est peut-être destinée à renaître éternellement sous la plume ou le pinceau.

 

La mienne est synchronistique, inspirée de Claude Weisbuch (1927-2014) et d'Afro Basaldella (1912-1976), avec un petit clin d'œil à Rubens qui avait intégré la déesse Minerve à sa composition.