Le port d'Alger, Gilles Chambon, huile sur toile, 2010
Treize cargos sont à quai.
Au loin les containers, empilés en murailles,
Géants morceaux de sucre aux saveurs rouille et verteEncombrent les échelles et regrettent déjà
De n’être plus aux vents.
Les épines agacées des grandes grues d’acier
Recommencent à glisser
Machinalement les marins, encor tout empêtrés de rêves langoureux,
Sortent de leur carré
Longent les bastingages
La ville avec son port drapé derrière les digues,
Hume dans le silence la fraîcheur incertaine
Halot de brume humide, lumière pâle caressant toute aspérité
Le jour s’étire déjà, lance sa poussière grise et sa sueur épicée.
Quelques perroquets bleus accrochés aux palmiers
Dardent en un éclat leur antienne syncopée
Et le vrombissement qui naît des bas quartiers
Frappe dans les ruelles les balcons délaissés
Alger, ville blanche et bruyante, se livre à la lumière.
G. C.
esquisse pour le port d'Alger, G. Chambon, gouache sur papier
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