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Gilles Chambon, "Le bon Samaritain", huile sur toile 50 x 65 cm, 2025
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Dans la parabole du bon
Samaritain (évangile de Luc), Jésus interprète l'injonction « Tu aimeras ton
prochain comme toi-même » (Lévitique 19:18) comme l'attention altruiste qu'il
faut accorder à son "prochain", même si celui-ci n'est pas un ami, et
même si cela va à l'encontre des prescriptions de la loi.
Ce thème, souvent traité par
les peintres, symbolise dans l'esprit de Luc (disciple de Paul de Tarse) le rôle
joué par les non Juifs dans l'attention et l'aide apportée à la foi chrétienne,
laissée sur le bord du chemin par ceux qui l'avaient fait naître.
Aujourd'hui, les communautarismes
sont à leur apogée et une piqûre de rappel n'est pas inutile. Souvenons-nous
qu'Ivan Illich proposait de voir le Samaritain comme un Palestinien prenant
soin d’un Juif blessé !
Dans ma peinture synchronistique, le groupe de l'homme
blessé et du Samaritain est inspiré d'un croquis de Rembrandt. Le paysage, chaotique,
est détourné d'un "roi" d'Antoni Clavé, basculé pour perdre sa nature
figurative et redevenir un simple jeu formel. Il symbolise le monde d'aujourd'hui
qui se disloque, et dans lequel beaucoup suivent leur chemin comme des
automates, indifférents à l'agonie de certaines valeurs humanistes.