présentation des peintures synchronistiques

dimanche, septembre 15, 2024

Le jugement de Pâris


Gilles Chambon, "Le jugement de Pâris", huile sur toile  66 x 120 cm, 2024
 

Tout le monde connaît la légende : Eris, déesse de la discorde, a promis une pomme d'or à la plus belle des déesses, et c'est Pâris, le prince troyen qui garde les moutons sur le mont Ida, qui est choisi par Zeus pour juger laquelle des trois postulantes Héra, Athéna, et Aphrodite doit remporter le titre. Jugement pipé puisque chacune l'a soudoyé en lui promettant l'une le pouvoir sur tous les hommes, l'autre la victoire à tous les combats, et la dernière, l'amour d'Hélène, la plus belle des mortelles. C'est évidemment Aphrodite qui est désignée par le jouvenceau : et conformément à sa promesse, elle permettra à Pâris d'enlever la belle Hélène, provocant la terrible guerre de Troie.

 

Les pommes ont toujours joué un rôle important dans l'imaginaire occidental : pommes tentatrice d'Adam et Ève entraînant leur éviction du paradis, pommes d'or du jardin des Hespérides dérobées par Héraclès puis restituées grâce à Athéna, pomme de discorde lancée par Éris, pomme de danger, visée par par Guillaume Tell sur la tête de son fils... auxquelles il faut ajouter la pomme d'amour entourée de sucre rouge, inventée vers 1900, et les fameuses pommes de Cézanne dont il dira, en faisant un clin d'œil au jugement de Pâris : "Avec une pomme, je veux étonner Paris !".

 

Pour mon "jugement de Pâris", synchronistique comme il se doit, j'ai donc emprunté trois pommes à Cézanne, et les ai placées sur la tête des déesses, incarnées par "trois femmes nues" (August Macke). Tel Guillaume Tell, un petit Cupidon, inspiré de Raphaël, aide Pâris à se décider, en visant l'une d'entre elles, qui sera forcément la pomme d'amour ! J'ai remplacé le mont Ida par un décor abstrait interprété d'une composition de Pierre Pen-Koat (né en 1945). Quant à Pâris, il fait directement référence au tableau de Nicolas Poussin sur ce thème.