présentation des peintures synchronistiques

jeudi, août 29, 2024

La conjonction de Vénus et de Vesta

 

Gilles Chambon, la conjonction de Vénus et de Vesta, huile sur toile 54 x 65 cm, 2024

La planète Vénus et l'astéroïde Vesta seront alignées dans le ciel, en conjonction, le 3 septembre 2024. Les déesses Vénus et Vesta représentent deux aspects diamétralement opposés de la féminité : Vénus personnifie la sensualité érotique, tandis que Vesta, déesse du foyer, incarne la bienveillance maternelle. Leur conjonction témoigne du mystère essentiel de la double nature féminine, et de la coexistence indispensable de ces deux qualités, que d'aucuns voudraient séparer.

 

Cette peinture synchronistique est donc un éloge de la conjonction paradoxale : Vénus et Vesta sont personnifiées par deux silhouettes d'Henry Moore (1898-1986), dans un décor où les univers de juan Gris (1887-1927) et d'Hubert Robert (1733-1808) paraissent inextricablement mêlés... La conjonction des deux astres, elle, est bien sûr inspirée des étoiles de Van Gogh (1853-1890).

samedi, août 17, 2024

C'est la lutte finale

 

Gilles Chambon, "C'est la lutte finale", huile sur toile 50 x50 cm, 2024

Héraclès terrassant Antée grâce au maintien hors-sol, c'est comme la lutte finale promettant la victoire de l'utopie moderniste sur la tradition. Le fils de Zeus vainc en effet le fils de Gaïa en l'empêchant de se ressourcer au contact de la terre, symbolisant le progrès humain rendu possible par une entrave aux vieilles recettes qui s'ancrent dans la glèbe millénaire.

 

C'est comme en art, où la peinture d'avant-garde du XXe siècle, qui veut faire table rase, asphyxie la représentation académique figurative, et pense l'avoir définitivement tuée. Mais elle-même finit aussi par s'éroder et son dernier avatar, sous le vocable d'art contemporain, se complait dans des procédés encore plus insipides et ressassés que ceux reprochés à l'académisme du XIXe siècle.

 

Alors imaginons que l'étreinte mortelle qu'Héraclès inflige à Antée se transforme miraculeusement en étreinte affectueuse ; que l'avant-garde s'unisse enfin à la tradition... C'est évidemment ce que tente la peinture synchronistique... Et ici, dans ce petit tableau, c'est en mêlant l'"Hercule et Antée"(1475) d'Antonio Pollaiolo, qui appartient à la tradition figurative, avec l'adaptation d'un tableau abstrait d'Albert Gleizes ("composition pour jazz", 1915), pris comme métaphore du combat artistique en marche au début du XXe siècle.