présentation des peintures synchronistiques

mardi, mai 07, 2019

La folie d’Héraclès

Gilles Chambon, La folie d'Héraclès, huile sur toile 38 x 55 cm, 2019
La mythologie grecque nous raconte l’histoire des héros, simples mortels ou demi-dieux. S’ils accomplissent des exploits extraordinaires, ils sont pourtant souvent voués à des destins funestes. Les dieux en effet supervisent leurs épreuves, et règlent à travers eux leurs incessantes rivalités.

Quand un dieu ou une déesse s’en prend à un héros, il ou elle peut lancer contre lui de terribles monstres, ou l’exposer aux tempêtes. Mais il n’est pas rare non plus qu’il soit livré aux tourments de Lyssa et des Érinyes, divinités qui engendrent la folie.

Ajax, Alcméon, Athamas, Oreste, et Héraclès, en furent victimes et perdirent la raison.

Selon Euripide, la folie d’Héraclès/Hercule, commandée par Héra, intervint une fois ses douze travaux accomplis, alors qu’il venait de reprendre Thèbes au tyran usurpateur Lycos, après être remonté sain et sauf des enfers. Il avait vengé l’ancien roi Créon, et retrouvé sa femme Mégara et ses enfants.

Héra le détestait parce qu’il était le dernier né que Zeus, son époux, avait eu avec une mortelle (Alcmène). Elle était donc à l’origine de toutes les tribulations du héros. Et ne supportant pas de le voir toujours vainqueur, elle demanda à Lyssa, personnification de la folie furieuse, de le frapper durement. Ayant pris possession de son esprit, celle-ci lui fit croire que ses propres enfants étaient ceux de son ennemi Eurysthée. Il les tua, ainsi que sa femme qui tentait de s’interposer.
Quand il revint à lui et qu’il comprit son geste funeste, il voulu mettre fin à ses jours, mais son compagnon d’armes Thésée l’en dissuada.

Ma peinture évoque ce terrible épisode de la destinée d'Héraclès, montrant que les héros, même les plus radieux, sont aussi soumis aux forces obscures, et deviennent parfois semblables aux monstres qu’ils ont combattus.

La composition synchronistique de ce tableau s’inscrit dans un paysage inspiré de Giorgio de Chirico (« Chevaux et cavaliers », 1934), et les personnages sont réinterprétés d’un petit tableau de Rubens représentant « Hercule, symbole de la vertu héroïque, terrassant la Discorde » (musée des Beaux-Arts de Boston).

Giorgio de Chirico, Chevaux et cavaliers, hst  50,2 x 69,2 cm, vente Christie's, 2005

Pierre-Paul Rubens,  La vertu héroïque personnifiée par Hercule, terrassant la Discorde, C. 1632-33, huile sur panneau 63,8 x 48,6 cm, Museum of Fine Arts, Boston

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