Gilles Chambon, "Diane et Actéon", huile sur toile 73 x 54 cm, 2024 |
Actéon, le chasseur transformé en cerf et dévoré par ses chiens pour avoir profané la nudité d'Artémis/Diane :
- ce mythe a été interprété par Hans Biedermann (philosophe autrichien, 1930-1990) comme le souvenir d'un rituel ancien de sacrifice humain en hommage à Artémis ;
- Sartre y avait vu pour sa part une illustration du complexe du savant, pareil au « chasseur qui surprend une nudité blanche et qui la viole de son regard » ; donc l'homme détruit par sa soif de lumière, comme Icare se rapprochant trop du soleil.
Dans cet esprit on pourrait encore y voir une préfiguration symbolique de la violence révolutionnaire : ainsi Robespierre, icône de la Terreur, chassant et faisant guillotiner par la Convention tout supposé ennemi de la Révolution, avant que celle-là, ayant compris l'engrenage fatidique de l'idéologie révolutionnaire, se retourne contre lui pour le guillotiner le 9 thermidor de l'an II.
Ce tableau synchronistique détourne et réinterprète quelques fragments du Diane et Actéon du Cavalier d'Arpin (Louvre), ainsi que de la fresque de la chambre de Diane du château de Fontanellato (Le Parmesan). Deux des chiens dérivent aussi d'une fontaine de Diane et Actéon (jardin du Palais Royal de Caserte, Italie). Quant au paysage, il est une transposition personnelle d'un tableau de Claude Maréchal (1925-2009) Printemps exubérant, 1982.
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