|
Photo d'un paysage de Saint-Emilion, et toile de Joaquín Peinado (1898-1975) Composition à la fenêtre et aux poissons 38 x 55 cm
|
Vous visitez une région. Vous
empruntez des routes pittoresques qui vous délivrent des paysages magnifiques… Du
coup vous décidez de vous installer dans ce coin qui vous a séduit par de tels
points de vue prometteurs. À partir de ce moment, vous multipliez les balades à
pied, et les petits chemins vous font pénétrer dans l’intimité et les multiples
circonvolutions des paysages que vous aviez admirés de loin. Quand, beaucoup
plus tard, vous repassez aux endroits panoramiques qui vous avaient charmé
d’abord, vous les appréciez toujours autant, mais d’une façon différente, parce
que vous comprenez mieux ce qui se déploie derrière chaque détail, vous savez
où se cachent dans ce décor les merveilleuses pépites découvertes dans vos
pérégrinations pédestres.
C’est un peu la même chose quand
vous découvrez les belles œuvres d’un peintre que vous ne connaissiez pas. La
curiosité vous pousse à vous renseigner sur sa biographie, et sur toutes les
connexions qui peuvent le relier à son temps, sa région, son école de peinture.
Vous essayez de comprendre ses préoccupations, et les finalités qu’il
recherchait pour son art. Puis vous apprenez aussi à distinguer les différentes
périodes de son travail artistique, et à suivre ses évolutions, à comprendre
les influences qui ont pu le marquer.
Après, lorsqu’à nouveau les
tableaux qui vous l’avaient fait connaître sont devant vous, vous les admirez
toujours, mais ils résonnent différemment dans votre esprit, avec beaucoup plus
d’harmoniques, liées aux connaissances que vous avez acquises sur l’artiste et sur
son contexte.
La beauté d’un paysage, comme celle d’une œuvre d’art,
émane de configurations formelles qui nous touchent parce qu’elles sont
l’expression d’une profondeur et d’une richesse cachées, qui nous attirent et
nous invitent à en explorer les multiples strates, quitte à nous y perdre,
amoureusement.