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Gilles Chambon, « Tropiques », huile sur toile 40 x 60cm,
2017
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L’imagination de l’exotisme tropical, qui a notamment
donné naissance à l’orientalisme, a trouvé à s’exprimer, se diversifier, et se
complexifier, à travers les voyages que de nombreux artistes effectuèrent dans
les empires coloniaux entre le milieu du XIXe et le milieu du XXe siècle. André Maire, le gendre d’Émile Bernard, fut l’un de ces artistes globe-trotters,
observateurs assidus, et un peu ethnologues. Il voyagea en Indochine, en
Afrique noire, en Egypte, à Madagascar, en Martinique… C’est à ses peintures et
carnets de croquis que j’ai emprunté les personnages de mon tableau.
Ils trouvent place dans une composition abstraire d’un
Russe contemporain d’André Maire, mais qui n’a strictement rien à voir avec lui
: Serge Charchoune:
Ce peintre dadaïste qui évolua vers le cubisme et
l’abstraction, est même l’exact inverse de Maire. Il dessine mal et pense que
le dessin est l’ennemi de la peinture, il cherche à exprimer non la richesse du
monde extérieur, mais celle des sensations intérieures. Cubisme ornemental et
purisme alimentent ses recherches picturales. C’est peut-être grâce à cette
quête instinctive du pouvoir expressif des formes et des couleurs qu’il peut
rejoindre momentanément l’esprit des civilisations tropicales… C’est en tout
cas le pari de ce tableau !