Gilles Chambon, "Jonas, ou la seconde naissance", huile sur toile 50 x 73 cm, 2024 |
Si la baleine a recraché Jonas, c'est parce qu'il a enfin accepté de dire aux habitants de Ninive la vérité sur leurs mauvaises mœurs. Devant cette mission difficile que lui avait confiée Dieu, il avait d'abord voulu fuir, mais jeté par-dessus bord lors d'une tempête, le cétacé envoyé par le Seigneur l'avait englouti... pour qu'il se ravisât, durant les trois jours et trois nuits dans les entrailles du monstre, vécus comme une mort.
Devant l'épreuve on a en effet parfois envie de fuir, ou de se recroqueviller, comme dans le ventre de la mère.
C'est ce qui est arrivé à Jonas, dans le ventre de la mer, car comme le dit Carl Gustav Jung, plonger dans le ventre de la baleine, c’est revenir à l’enveloppe protectrice maternelle.
La sortie hors de la gueule du monstre est donc comme une seconde naissance : c'est prendre ses responsabilités, s'exposer aux regards malveillants, et ne plus avoir peur de clamer sa pensée, même si elle ne cadre pas avec la bienséance de l'idéologie dominante.
La peinture synchronistique est selon moi une seconde naissance de la peinture contemporaine, parce qu'elle fait comme Jonas, et ne craint plus de dire aux artistes conceptuels qu'ils sont égarés sur le mauvais chemin, et qu'il faut revenir aux fondamentaux !
Ce tableau synchronistique transpose un personnage du "Martyre de saint Matthieu" (Caravage, entre 1599 et 1601 chapelle Contarelli de l'église Saint-Louis-des-Français de Rome) et une baleine d'un Jonas de Paul Bril ("Jonas et la baleine", c. 1590, huile sur toile 128 cm x 175.5 cm Collection Wawel Castle, Cracovie), dans un paysage réinterprété de Henri Hayden ("Paysage méditerranéen", 1921, huile sur toile 66 x 92 cm)
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