Gilles Chambon, Elisabeth Vigée Le Brun dame de cœur, huile sur toile 61 x 50 cm, 2020 |
Élisabeth Vigée Le Brun, grande
portraitiste des cours aristocratiques européennes, représente la réussite
exceptionnelle d’une femme de talent, n’ayant jamais rien renié de sa féminité.
Peintre officielle de Marie-Antoinette, elle a fui la Révolution mais a
continué à vivre de son talent de portraitiste en Italie, en Autriche, en
Russie, en Hollande, et en Angleterre, avant de revenir en France au début du
XIXe siècle. C’est l’une des rares femmes à avoir été admise à l’Académie
Royale de Peinture (1783). Elle fut aussi une mère attentive et une amante aux
nombreuses aventures. D’extraction relativement modeste (son père était pastelliste
et sa mère fille de paysan), elle s’éleva grâce à son talent et à son sens des
relations humaines, et profita de la liberté conquise au siècle des Lumières par
les femmes éduquées. C’est sans doute ce féminisme aristocratique qui agaçait
Simone de Beauvoir et lui fit écrire des âneries sur son compte dans « Le deuxième
sexe », prétendant en gros que c’était une dilettante narcissique, ce qui
est totalement erroné.
Je l’ai donc choisie comme reine de cœur pour mon jeu
de carte synchronistique, en utilisant son autoportrait de 1790 (musée des
Offices) fait en exil en Italie, et où elle s’est représentée telle qu’elle
était quelques années plus tôt, en train de peindre la reine Marie-Antoinette. J’ai
marié synchronistiquement ce portrait à une composition abstraite d’un peintre
italien, Giuseppe Ajmone (1923-2005), aussi peu connu qu’Élisabeth Vigée est
célèbre !
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