Gilles Chambon, La belle endormie, huile sur toile 50 x 73 cm, 2022 |
On ne peut peindre une femme nue, allongée de dos, sans penser d’abord à la Vénus au miroir de Velasquez (c. 1650). C’est le premier grand nu féminin représenté de dos, de telle sorte qu’on puisse voir son visage de face dans le miroir.
Les peintres de la Renaissance, en particulier Giorgione et Titien, avaient oser dévoiler l’anatomie de leurs Vénus alanguies de face, montrant les seins, et masquant à peine le sexe. Velasquez prend le contre-pied et peint une ode à la « face cachée » de la beauté du corps féminin, la jambe pliée et les épaules relevées permettant d’accentuer la sensualité des courbes.
Révélée au public au début du XIXe siècle, la peinture du maître espagnol inspira notamment Renoir, qui fit plusieurs baigneuses allongées reprenant à peu près la même position.
Celle de ma composition synchronistique est empruntée à un duo de femmes endormies de Jean Souverbie (« Le sommeil », huile sur toile 65 x 82 cm). Le décor cubiste dans lequel elle se situe, inspiré d’une nature morte de Joaquin Peinado (1898-1975), fait le lien entre la beauté rêvée des déesses mythologiques et celle des femmes contemporaines, entrevues parfois aux alentours d’une plage.
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