Fernando Gallego, Le ciel, détail du plafond de la bibliothèque de l'Université de Salamanque, 1490
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Le principal acquis de l’astrophysique contemporaine est la prise de
champ qu’elle permet vis à vis des grands paradigmes métaphysiques, philosophiques,
et religieux, qui ont été élaborés dans des périodes où la Terre, puis le
système solaire, étaient au centre de l’univers, et où l’Homme était le
couronnement de la création, puis de l’évolution… Et même chez beaucoup d'athées aujourd'hui, l'apparition de la vie et de l'homme sur terre reste un fait unique, une sorte de miracle du hasard, sans réplication à l'échelle de l'univers.
L’astronomie contemporaine et l’astrophysique devraient pourtant drastiquement
relativiser ces conceptions : depuis les photos prises par le télescope spatial Hubble, on sait qu’il y a à peu près,
dans la partie de l’univers visible aujourd’hui, 1023 étoiles (250 milliards d’étoiles par galaxie, et
250 milliards de galaxies). Et si l’on compte environ 10 planètes en moyenne
par étoile, cela nous fait 1024 planètes dans l’univers observable.
D’un coup la destinée de la Terre et l’importance de l’humanité à l’échelle de
l’univers perdent leur primauté, et tombent dans une certaine banalité.
Assemblage de photos prises par le télescope spatial Hubble, montrant environ 10 000 galaxies dans ce qui n'est que la 23 millionième partie du ciel ! |
En effet, comme nous allons le voir, la logique nous incline à penser
que l’Homme n’est certainement pas ce qu’il y a de plus évolué parmi les êtres vivants apparus dans le cosmos.
Faisons une hypothèse raisonnable (certainement bien au-dessous de la
réalité) : si l’on suppose qu’une planète sur un milliard (109)
a vu se développer la vie, cela donne 1015 soit un billiard de planètes
sur lesquelles la vie est apparue dans l’univers observable. Alors la Terre,
notre planète témoin, n’apparaît plus que comme un minuscule cas particulier
des planètes habitées.
Ajoutons à ce constat que la durée de vie moyenne d’une planète est
équivalente à la durée de vie de son étoile, variable en 0,5 et 15 milliards
d’années. Tenons nous en à la valeur moyenne, 7 milliards d’années. Sur notre
Terre, il a fallu 1 milliard d’années pour que la vie apparaisse, et
encore 3,5 milliards pour que l’homme émerge ; et aujourd’hui l’âge
de l’espèce humaine (depuis homo habilis) est de 0,0025 milliards d’années… Et
logiquement, il pourrait rester 2,5 milliards d’années pour que notre espèce
continue à se développer. Cela signifie que notre forme d’intelligence actuelle
est environ au 1/1000 de son développement possible, tandis que notre planète
est environ à la moitié de sa durée de vie.
Toujours en considérant une hypothèse moyenne, cela signifie que sur le
billiard de planètes « habitées », la moitié ont certainement développé
des formes d’intelligences supérieures à la notre : soit 500 000 000 000
000 planètes.
Tout cela rend très modeste, et selon moi, accrédite l’idée que notre
connaissance scientifique actuelle sur le vivant n’est absolument pas
représentative de ce que serait la connaissance du vivant à l’échelle de
l’univers.
Mais quelque chose peut nous guider pour en savoir plus : le
constat, fait assez récemment par certains neuropsychologues, que le cerveau,
pour faire la synthèse de ce que les sens perçoivent du réel, simule en quelque
sorte ce réel. Il y a une forme de mécanisme empathique à la base de toute
compréhension de ce qui nous est extérieur.
On peut alors supposer que les croyances religieuses qui se sont
développées dans toutes les cultures humaines et qui présentent entre elles de
nombreux points de convergence, sont une sorte de reflet de la réalité « transcendante »
des phénomènes, créé par le cerveau, en accord avec la faculté imaginative et la
rationalité naissante des humains. Et rien n’empêche aujourd’hui de
réactualiser cette perception transcendante « empathique » du monde réel,
de sorte qu’il n’y ait plus de contradiction avec notre rationalité et nos
connaissances scientifiques contemporaines.
dieux, anges, génies,
esprits, diables, etc. ; toutes créatures invisibles, donc inobservables,
mais pourtant abondamment représentées, en utilisant des schémas zoomorphes ou
anthropomorphes, c’est-à-dire en extrapolant à partir de l’observable, ce que
fait toujours l’imagination. La naïveté de ces créatures conçues pour la
plupart il y a plusieurs millénaires, et l'invraisemblance des mythes qui y
sont associés, ont conduit nombre d’esprits rationnels modernes à les rejeter
au rayon des contes de bonne femme, ou à ne leur accorder qu'une simple valeur métaphorique. Mais ces esprits matérialistes et trop étroitement scientifiques n’ont
sans doute pas compris deux choses :
— La première est que la science, aussi forte et légitime que soit son influence sur notre pensée, n’assure ses connaissances qu’en se limitant aux parties observables et matérielles du réel, et qu’en aucun cas elle ne peut nous fournir une appréhension globale valable de la réalité.
— La seconde est que le fonctionnement empathique du cerveau (tel que je l’ai mentionné plus haut) implique qu’il ne faut pas disqualifier trop vite les restitutions imaginaires du réel qu’ont proposées les croyances ancestrales.
— La première est que la science, aussi forte et légitime que soit son influence sur notre pensée, n’assure ses connaissances qu’en se limitant aux parties observables et matérielles du réel, et qu’en aucun cas elle ne peut nous fournir une appréhension globale valable de la réalité.
— La seconde est que le fonctionnement empathique du cerveau (tel que je l’ai mentionné plus haut) implique qu’il ne faut pas disqualifier trop vite les restitutions imaginaires du réel qu’ont proposées les croyances ancestrales.
Comme
je l’ai dit plus haut, il est logique,
à partir des connaissances scientifiques acquises dans les domaines de l’astronomie,
de la biologie, et des sciences de l'évolution, d'inférer l'existence, sur un
nombre vertigineusement grand d'autres planètes, de formes de vies analogues à
celles de la terre, bien qu'évidemment différentes, étant donnée la diversité de
formules inventées par la nature rien qu'à l'échelle de notre planète.
Mais surtout il devient presque une évidence que des formes supérieures
d’êtres, plus intelligents et plus développés que nous autres humains, et donc comparables
sur certains points aux créatures invisibles inventées par les croyances
anciennes, existent un peu partout dans l’univers.
Je voudrais dans un premier temps revenir aux formes humanoïdes, dont les
seuls représentants que nous connaissions sont les hommes actuels (homo sapiens
sapiens) et leurs ancêtres hominiens disparus. Comme je l’ai montré, on peut
tout à fait supposer que nous sommes encore parmi les formes les moins évoluées
de la catégorie humanoïde ; les fameux petits hommes verts et leurs
soucoupes volantes, qui font partie de la mythologie contemporaine, symbolisent
une forme humanoïde extraterrestre plus évoluée que l'homme. À
l'heure du génie génétique, de la bionique, et du développement des greffes
d'appareils technologiques à l'intérieur même du corps humain, pour remplacer
ou accompagner certains organes défaillants, à l’heure où les projets
transhumanistes se répandent dans quelques cercles d’intellectuels, il n'est
pas interdit d'envisager une évolution rapide des hommes vers des êtres génétiquement plus perfectionnées, et intégrant un appareillage
bio-informatique décuplant leurs performances.
Les formes les plus évoluées de type humanoïdes, qui existent à coup sûr
dans d’autres régions de l’univers, sont peut-être l’aboutissement d’une
évolution naturelle assez lente, mais elles peuvent tout aussi bien résulter d’une
évolution transhumaniste autoprogrammée mélangeant, au sein des organismes
de ces êtres civilisés plus avancés que nous, des éléments naturels et des éléments
artificiels, ceux-ci permettant un contrôle plus sophistiqué des fonctions
biologiques, un allongement important de la durée de vie, et surtout un
décuplement des formes de perception et de communication : la radio transmission
d'un cerveau à l'autre est très envisageable, ainsi que la captation directe
des informations transmises par toutes les catégories d'ondes lumineuses et
électromagnétiques. On imagine alors à quel point les facultés cognitives et la
pensée de ces humanoïdes ont pu s'élargir.
Il reste à mon sens que ce qui caractérise cette catégorie "humanoïde" est la persistance "animale" d'un lien de dépendance total entre l'organisme matériel et la pensée
consciente individuelle, impliquant en particulier, vu la destruction possible du corps, le caractère mortel de l'individu. Nous sommes encore donc loin des créatures
immortelles imaginées par les religions.
Mais, prise du nouveau point de vue de Sirius, la réflexion ne doit pas en rester là. En
effet les humanoïdes plus évolués que l’homme ne sont certainement pas le
dernier degré des développements apparus sur le demi-billiard de planètes tel
que je l’ai estimé plus haut.
Le Caravage, Psyché reçue dans l’Olympe, élément du décor du palais de Bernardino Rota à Naples. Huile sur bois, 1,045 x 1,605m, Paris, Musée du Louvre. |
L'humanoïde supérieur peut tendre peu à peu vers une nouvelle catégorie, dans
laquelle la conscience individuelle pourrait trouver des moyens de se dissocier
d'un organisme unique (la littérature de science-fiction en a imaginé de nombreuses occurrences) : appelons ce nouveau stade de perfectionnement des
entités vivantes, le stade angélique, par analogie avec les êtres célestes imaginés par les religions.
Ainsi la catégorie des êtres angéliques se caractériserait par la
dissociation entre le corps et l’esprit (la conscience), engendrant certaines
conséquences comme la faculté de gérer une incarnation sous différentes formes,
des facultés de déplacement instantané, et même d'ubiquité… Et enfin, surtout,
l'immortalité. Le corollaire de l'immortalité étant évidemment la fin de la
reproduction, sexuée ou non... Le débat sur le sexe des anges n’a donc plus lieu
d’être!
Continuons les suppositions logiques sur ces êtres arrivés au stade
angélique. Ils ont évidemment la possibilité de se déplacer de façon
fulgurante dans l'espace cosmique, et on est en droit, sans enfreindre la
cohérence scientifique, de supposer que, s'ils sont apparus sur plusieurs
planètes lointaines, ils peuvent très bien, et depuis longtemps, être en
contact direct avec notre Terre, et agir sur l'imaginaire des formes moins
évoluées que sont pour eux les humains ; ainsi on peut, sans
invraisemblance, penser qu'il existe un lien entre ces êtres, apparus sur de
nombreuses planètes, et nos croyances religieuses ancestrales, dans lesquelles les anges s'adressent aux humains notamment par les songes.
Bartholomé Esteban Murillo, Le Songe de Jacob, 1660, musée de l' Ermitage St Petersbourg |
Corneille Van Clève, Le Delta rayonnant avec le tétragramme de Dieu, entouré des anges, maître autel de la chapelle royale du château de Versailles, 1708 |
Je postule donc, dans une
perspective toujours totalement en accord avec la science d’aujourd’hui,
l’existence de dieu(x). Je ne choisis pas entre le singulier et le pluriel,
parce que ce qui caractérise le.s dieu.x (on pourrait aussi bien dire la.es
déesse.s) est qu’il.s a/ont dépassé le stade de l'individuation. En plus des
dons d'ubiquité et d’immortalité des anges, le.s dieu.x a/ont le don de ne plus
être réduit à une seule conscience individuelle ; il.s / elle.s a/ont la
possibilité de se manifester dans une forme de conscience collective
universelle. Cette supra-fluidité de la conscience s’accompagne très
certainement (selon moi !) d’une faculté de multi-temporalité ; c'est-à-dire, en un
certain sens, que le.s divinité.s, libérée.s de la détermination individuelle
et de la localisation spatio-temporelle, coexiste.nt depuis toujours en
chacune des entités naturelles : il.s / elle.s est / sont l'alpha et
l'oméga.
Donc le nouveau point de vue de Sirius tend à requalifier certains aspects des croyances religieuses
ancestrales. L’hypothèse de l'apparition dans divers points de l'univers d'humanoïdes supérieurs, d'êtres angéliques, et en
fin (début) de chaîne de divinité.s, est très plausible, et a
l'avantage de réconcilier naturel et surnaturel, vision scientifique de type
matérialiste et vision métaphysique.
Mais cette nouvelle hypothèse, bien
qu’elle soit une déduction logique de la vision large de l’univers ouverte par
l’astronomie, paraîtra sans doute à beaucoup comme une fantaisie farfelue,
parce qu'elle bouscule trop d'idées reçues. Il est plus facile d’accepter
l’incommensurabilité physique de l’univers, observable, que l’incommensurabilité psychique des êtres, simplement induite par le raisonnement. Mais quand la pensée
scientifique croit avoir définitivement chassé les esprits par la porte, ils risquent de réapparaître grâce à la fenêtre ouverte par les grands télescopes !
Il reste que selon le schéma d'interprétation globale que je viens de
proposer, l'esprit de l'homme, comme celui de toutes les entités de la
catégorie « humanoïde », indissolublement lié au corps, est détruit
par la mort, et perd donc le bénéfice des promesses de vie éternelle formulées
par les religions.
Que penser alors ?
Je laisse le soin aux optimistes de trouver un complément à mes hypothèses, qui permette d'imaginer un sauvetage post mortem possible de l’âme-psyché-conscience de chacun, et aux pessimistes le courage de se préparer à rejoindre le néant.
Je laisse le soin aux optimistes de trouver un complément à mes hypothèses, qui permette d'imaginer un sauvetage post mortem possible de l’âme-psyché-conscience de chacun, et aux pessimistes le courage de se préparer à rejoindre le néant.
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