La nef des fous, Gilles Chambon, huile sur toile, 130x81 cm, 2012 |
En ces temps de campagne présidentielle où la plupart des candidats promettent de raser gratis, à défaut d’oser dire que s’ils sont élus, il penseront d’abord à nous plumer ; en ces temps de crise de la dette, de mondialisation galopante, de conflits internationaux larvés, et d’intox médiatique généralisée ; en ces temps où tout le monde se recroqueville derrière des convictions sommaires et cherche des boucs émissaires ; en ces temps très troublés donc, où la démocratie perd un peu la boussole, la nef des fous réapparaît comme au temps de Sébastien Brandt et Jérôme Bosch, et vogue à nouveau sur l’océan de l’actualité.
Elle va à l’aveuglette, ballottée entre les visions délirantes et contradictoires de ces capitaines prétendants. Le prêcheur Hollande, sûr de gagner, s’avance altier en compagnie de l’écolopunk Eva Joly. Bayrou le débonnaire, qui adorerait endosser les habits du pouvoir, se rêve en roi soleil décontracté, et reste fièrement campé près du mât-totem central, dédié au moins fou des fous, Salvador Dali.
Sur le pont, parmi la foule des toqués qui déambulent, on reconnaît encore la baveuse Marine Lepen, le pépé Chirac, et bien sûr quelques uns des célèbres fous du Puy (si vous ne les connaissez pas, moi, je les connais).
Enfin, tel l’ange exterminateur, le capitaine Haddock surgit des flots, monté sur un monstrueux poisson volant, et lance à la compagnie ses habituelles injures, en rappelant que s’il doit y avoir un capitaine sur ce rafiot de dingues, c’est lui et personne d’autre !... Mille milliards de mille sabords !
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