Gilles Chambon, L'appel des sirènes, huile sur toile, 110x108cm, 2014 |
On dit que pour la composition des "Demoiselles d’Avignon", Picasso s’était inspiré du tableau de Greco du Metropolitan Museum of Art de New York (L’ouverture du cinquième sceau - voir ci-dessous, à gauche). Il était donc passé allègrement des personnages remplis d'effroi de l’Apocalypse, représentés de façon si peu conventionnelle par le Greco, aux péripatéticiennes de la rue d’Avignon, tout aussi peu conventionnelles.
Les personnages du Greco sont extraordinaires : ils frappent par leur puissance expressive et leur gestuelle un peu sauvage, avant même de servir à l’illustration de tel ou tel épisode des écrits testamentaires. Ils attirent donc les peintres, qui sont incités à s’en saisir pour les réutiliser, chacun à sa manière.
Les créatures du Greco constituent donc évidemment des morceaux de choix pour la peinture synchronistique.
Les personnages du Greco sont extraordinaires : ils frappent par leur puissance expressive et leur gestuelle un peu sauvage, avant même de servir à l’illustration de tel ou tel épisode des écrits testamentaires. Ils attirent donc les peintres, qui sont incités à s’en saisir pour les réutiliser, chacun à sa manière.
Les créatures du Greco constituent donc évidemment des morceaux de choix pour la peinture synchronistique.
Transposés ici dans un décor cubiste copié du port normand peint par Braque en 1909 et conservé à l'Art Institute of Chicago (ci-dessous, à droite), le St Jean levant les bras au ciel et un groupe de trois personnages, tous issus de “L’ouverture du cinquième sceau” du Greco, sont associés à un St Pierre éploré ("Les larmes de St Pierre", Hôpital Tavera, Tolède).
Et voilà que surgit de la toile tout autre chose : le mythe grec des sirènes, avec ses trois créatures fatales dont le charme attire inexorablement les matelots imprudents qui passent à leur portée.