Gilles Chambon, La Vénus exfiltrée, huile sur toile 43 x 43 cm, 2017 |
La déesse Vénus est la cristallisation du féminin séducteur, du féminin attirant, du féminin aimant. Elle a été représentée par les peintres aussi souvent que la Vierge Marie, qui est, elle aussi, une personnification du féminin, mais dans sa dimension maternelle, protectrice, et pudique. Ce dernier aspect de l’idéal féminin, bien que rassurant et plus consensuel, n’a toutefois pas prévalu sur le premier, malgré la promotion qu’en a faite l’église catholique. Il est vrai que la Vierge, si elle occupe une place élevée au paradis, n’a pour autant jamais eu de planète ; et c’est bien le symbole de la planète Vénus qui a été choisi comme symbole universel et emblème de la féminité.
Parmi les peintres qui ont représenté la déesse de l’amour et loué la beauté des femmes dans leurs peintures, Lucas Cranach l’Ancien (1472-1553) est sans doute celui chez qui les héroïnes sont les plus mystérieuses et ambivalentes. Il a notamment peint à plusieurs reprises les figures de Judith et de Dalila, c’est-à-dire de femmes qui usèrent de leurs charmes pour endormir leurs amoureux et les détruire. Quant à ses Vénus, nombreuses, elles ont elles-mêmes aussi quelque chose de troublant : elles sont nues, mais portent toutes un riche collier, et parfois un grand chapeau, donnant à leur pose un caractère très insolite. En guise de vêtement, elles couvrent la plupart du temps leur bas-ventre avec une mince gaze diaphane, qui ne cache rien et s’apparente davantage à un accessoire de charme qu’à un voile pudique. Ces Vénus sont donc provocatrices, peut-être même un peu diaboliques. L’une d’entre elles, la Vénus au voile de la collection du Prince de Liechtenstein, a défrayé récemment la chronique lors d’une exposition à Aix-en-Provence en 2016. Elle a été confisquée par la justice suite à une dénonciation anonyme qui mettait en doute son authenticité…
Elle est pourtant très belle, et j’ai tenu lui rendre hommage à ma manière: en l’exfiltrant dans une composition synchronistique.
On la retrouve donc sur ma toile, accompagnée de son fils Cupidon tenant un rayon de miel volé (extrait de « La plainte de Cupidon à Vénus », Cranach, 1530, Londres National Gallery), tous deux très à l’aise dans un « Paysage en ferraille » de Max Ernst (« Paysage en ferraille erreur de ceux qui préfèrent la navigation sur l’herbe à un buste de femme », 1921, collection François Pinault).
Vénus et Cupidon ne s’y sentent pas dépaysés, et ont vite retrouvé leurs marques. Un petit oiseau rouge de Paul Klee, sorti de son jardin d’origine (Paul Klee, « Jardin d’oiseaux », 1924, Munich, Pinakothek der Moderne), leur a même rendu visite.
Parmi les peintres qui ont représenté la déesse de l’amour et loué la beauté des femmes dans leurs peintures, Lucas Cranach l’Ancien (1472-1553) est sans doute celui chez qui les héroïnes sont les plus mystérieuses et ambivalentes. Il a notamment peint à plusieurs reprises les figures de Judith et de Dalila, c’est-à-dire de femmes qui usèrent de leurs charmes pour endormir leurs amoureux et les détruire. Quant à ses Vénus, nombreuses, elles ont elles-mêmes aussi quelque chose de troublant : elles sont nues, mais portent toutes un riche collier, et parfois un grand chapeau, donnant à leur pose un caractère très insolite. En guise de vêtement, elles couvrent la plupart du temps leur bas-ventre avec une mince gaze diaphane, qui ne cache rien et s’apparente davantage à un accessoire de charme qu’à un voile pudique. Ces Vénus sont donc provocatrices, peut-être même un peu diaboliques. L’une d’entre elles, la Vénus au voile de la collection du Prince de Liechtenstein, a défrayé récemment la chronique lors d’une exposition à Aix-en-Provence en 2016. Elle a été confisquée par la justice suite à une dénonciation anonyme qui mettait en doute son authenticité…
Elle est pourtant très belle, et j’ai tenu lui rendre hommage à ma manière: en l’exfiltrant dans une composition synchronistique.
On la retrouve donc sur ma toile, accompagnée de son fils Cupidon tenant un rayon de miel volé (extrait de « La plainte de Cupidon à Vénus », Cranach, 1530, Londres National Gallery), tous deux très à l’aise dans un « Paysage en ferraille » de Max Ernst (« Paysage en ferraille erreur de ceux qui préfèrent la navigation sur l’herbe à un buste de femme », 1921, collection François Pinault).
Vénus et Cupidon ne s’y sentent pas dépaysés, et ont vite retrouvé leurs marques. Un petit oiseau rouge de Paul Klee, sorti de son jardin d’origine (Paul Klee, « Jardin d’oiseaux », 1924, Munich, Pinakothek der Moderne), leur a même rendu visite.
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