Gilles Chambon, Portrait de Géras au béret rouge, huile sur toile 65 x 46 cm, 2017 |
Géras (Senectus pour les Latins), était le dieu qui personnifiait la vieillesse. Selon Hésiode, il était le fils de la Nuit (Nyx). Beaucoup le redoutaient, mais d’autres l’associaient à la sagesse. Dans son CATON L’ANCIEN, ou DE LA VIEILLESSE, Cicéron fait dire à Caton :
"Tous les âges risquent d'être insupportables à ceux qui ne savent trouver en eux-mêmes les ressources pour orner et remplir leur existence. (…)
Ah! disent en effet les hommes, la vieillesse est arrivée plus vite que nous ne l'avions escompté : mais c'est qu'ils ne savent pas compter ! La vieillesse ne remplace pas plus vite la fleur de l'âge que celle-ci ne succède à l'enfance. Et de toute façon, la vieillesse leur serait-elle moins insupportable si elle survenait, comme ils le rêveraient, à l'âge de huit cents ans, plutôt qu'à quatre-vingts ans ? Le passé une fois écoulé, quelle qu’en ait été la durée, ne sera jamais à même de donner de la joie aux sots, lorsqu'ils seront devenus vieux.(…)
Pourtant il serait invraisemblable qu'après avoir si bien disposé les autres âges de la vie, la Nature en ait, comme un mauvais poète, négligé le dernier acte. Il fallait bien qu'il y eût un terme, et que la vie, mûrie comme le fruit de l'arbre ou le grain de la terre, s'amollit et se courbât sous le poids du temps.
Le sage saura toujours rendre douce cette nécessité."
À cette sagesse-là, selon moi, s’oppose, plutôt que la sottise, la terrible folie de Faust. Et à vrai dire, si la folie de Faust tient au désespoir de la vieillesse, je crois que la sagesse de Caton tient un peu de la méthode Coué!
Mais quoi qu’il en soit, pour un peintre, l’âge ne fait rien à l’affaire, et il y a autant de plaisir à portraiturer le vieux Géras que la belle Vénus ou la mystérieuse Pasithée !
Ce portrait symbolique de la vieillesse fait le pendant au portrait de Pasithée, que j’ai peint le mois dernier. Sa composition synchronistique emprunte à des œuvres de Goya, Braque, et Giorgio de Chirico.
"Tous les âges risquent d'être insupportables à ceux qui ne savent trouver en eux-mêmes les ressources pour orner et remplir leur existence. (…)
Ah! disent en effet les hommes, la vieillesse est arrivée plus vite que nous ne l'avions escompté : mais c'est qu'ils ne savent pas compter ! La vieillesse ne remplace pas plus vite la fleur de l'âge que celle-ci ne succède à l'enfance. Et de toute façon, la vieillesse leur serait-elle moins insupportable si elle survenait, comme ils le rêveraient, à l'âge de huit cents ans, plutôt qu'à quatre-vingts ans ? Le passé une fois écoulé, quelle qu’en ait été la durée, ne sera jamais à même de donner de la joie aux sots, lorsqu'ils seront devenus vieux.(…)
Pourtant il serait invraisemblable qu'après avoir si bien disposé les autres âges de la vie, la Nature en ait, comme un mauvais poète, négligé le dernier acte. Il fallait bien qu'il y eût un terme, et que la vie, mûrie comme le fruit de l'arbre ou le grain de la terre, s'amollit et se courbât sous le poids du temps.
Le sage saura toujours rendre douce cette nécessité."
À cette sagesse-là, selon moi, s’oppose, plutôt que la sottise, la terrible folie de Faust. Et à vrai dire, si la folie de Faust tient au désespoir de la vieillesse, je crois que la sagesse de Caton tient un peu de la méthode Coué!
Mais quoi qu’il en soit, pour un peintre, l’âge ne fait rien à l’affaire, et il y a autant de plaisir à portraiturer le vieux Géras que la belle Vénus ou la mystérieuse Pasithée !
Ce portrait symbolique de la vieillesse fait le pendant au portrait de Pasithée, que j’ai peint le mois dernier. Sa composition synchronistique emprunte à des œuvres de Goya, Braque, et Giorgio de Chirico.
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