présentation des peintures synchronistiques

vendredi, avril 28, 2023

Les oiseaux d’Hatchepsout

 

Gilles Chambon, Les oiseaux d'Hatchepsout, huile sur toile 46 x61 cm, 2023

Dans ce tableau, j’ai ressuscité synchronistiquement deux oiseaux morts de l’Égypte ancienne, qui viennent d’une peinture murale du temple funéraire d’Hatchepsout à Deir Al-Bahari près de Louxor, représentant un ensemble de victuailles offertes au dieu Amon.

 


L’histoire de la reine Hatchepsout (c. 1500 av J-C — c. 1457 av J-C) est édifiante et entre en résonnance avec certaines problématiques contemporaines : bien qu’elle fût une remarquable souveraine, et que l’Égypte sous son règne fût au maximum de sa prospérité, son beau-fils, Thoutmôsis III, prit la décision de la « canceliser », pour qu’une femme ne puisse devenir un modèle de pouvoir. Il fit donc disparaître toutes ses statues, la raya des tablettes, et s’appropria même son temple funéraire, si bien qu’on ne redécouvrit son existence qu’après Champollion. Son souvenir fut donc peu à peu ressuscité, grâce à l’égyptologie moderne.

 

De la même façon les deux canards morts de l’offrande à Amon ont retrouvé la vie au contact d’une peinture moderne abstraite, « Composition 1981 » de Hans Hermann Steffens (1911-2004), elle-même synchronistiquement transfigurée pour devenir une sorte de paysage.

 


 


lundi, avril 10, 2023

Sérénade

 

Gilles Chambon, Sérénade, huile sur toile 73 x 100 cm, 2023

Merci à Picasso pour m’avoir prêté l’arlequin (1914, collection privée) qui, tel une apparition, donne une sérénade à deux jeunes femmes accaparées par leurs rêveries. L’une d’elle est ma fille cadette, l’autre est une évocation de la reine Isabeau, due aussi au peintre catalan (1908, musée Pouchkine, St Petersbourg).

 

C’est une sérénade pour inciter à cueillir les bonheurs de la vie dans toutes ses facettes, à l’image du costume d’Arlequin, et dans tout son vrombissement informel comme l’exprime le décor noiseux interprété d’une peinture de Mark Rothko de 1946, « aquatic drama » qui évoquait d’étranges fœtus jumeaux dans un utérus symbolisant l’élément marin où foisonnent toutes les premières formes de la vie.

La synchronicité joue donc ici bien son rôle, en donnant une sérénade picturale, hommage à tous les souvenirs et toutes les joies qui émaillent notre existence.