présentation des peintures synchronistiques

samedi, février 17, 2007

LES QUATRE ELEMENTS


Aussi loin que l’on peut remonter dans l’histoire des cultures humaines, le feu, l’air, l’eau et la terre, structurent l’imaginaire à la manière de quatre points cardinaux. Les quatre éléments se retrouvent en effets associés aux pôles d’axes sémantiques aussi divers que le sec et l’humide, le chaud et le froid, le lourd et le léger, le statique et le dynamique, le sombre et le lumineux, le haut et le bas, le masculin et le féminin… on les trouve aussi scandant les étapes de cycles naturels comme les saisons, ou les heures du cycle diurne. Bachelard a montré dans ses célèbres essais sur l’imagination élémentaire, leur persistance dans la poésie et la littérature modernes. Et même la science, qui brocarde volontiers l’esprit irrationnel et ses catégories naïves, a dû retenir quatre états fondamentaux de la matière : le solide, le liquide, le gazeux, et le plasmatique.
Dans l’histoire de l’iconographie occidentale, il existe de nombreuses représentations des quatre éléments, mais ce sont en général de petites gravures, des sortes de pentacles, des constructions symboliques, plus ou moins hermétiques, liées souvent au savoir alchimique. Ce n’est en tout cas pas un thème de la grande peinture classique, parce que cela ne raconte pas une histoire. Ce n’est pas un mythe, mais une petite clef pour entrer dans le mythe.
Si donc, pour représenter les quatre éléments, au lieu de composer un dessin où chaque symbole est soigneusement consigné, on laisse aller le pinceau à la manière de l’écriture automatique chère aux surréalistes, on obtient de petits rébus spontanés dont les solutions sont plus ou moins explicites, mais suffisamment floues pour laisser l’imagination vagabonder sur les traits, les couleurs, les formes, et les thèmes figuratifs esquissés.