Gilles Chambon, Rencontre synchronistique de deux baigneuses, huile sur toile 77 x 60 cm, 2020 |
Deux femmes aux croupes imposantes : l’une est du XVIIe siècle, et a sans doute inspiré la seconde, qui est du XIXe siècle… Elles se retrouvent ici dans un paysage (plutôt) maritime de 1957…
Celle de gauche est réinterprétée d’un tableau mythologique de Jacob Jordaens « Candaule roi de Lydie montrant sa femme à Gygès », peinture de 1646 (193 x 157 cm, Nationalmuseum de Stockholm). L’histoire de ce roi qui aimait montrer les charmes de son épouse a donné naissance au terme de candaulisme. Au sens figuré, on peut dire que tous les peintres font un peu preuve de candaulisme, en cela qu’ils aiment montrer leurs œuvres (dont ils sont amoureux et fiers) aux inconnus…
La seconde de ces beautés dérive directement d’un tableau de Courbet, « les baigneuses », 1853 (hst 227 x193 cm, musée Fabre, Montpellier), qui fit scandale au Salon, les critiques la jugeant trop charnue et négligée. On sait que Courbet s’était inspiré d’une photo de 1853 (Étude d'après nature, nu no 1935 du photographe Julien Vallou de Villeneuve), mais je pense qu’il a peut-être voulu aussi faire un clin d’œil au tableau de Jordaens.
Quoi qu’il en soit, dans leur nouvelle vie picturale, mes deux baigneuses épanouies affrontent un paysage chaotique éclaboussé de bleu, qui dérive d’une belle composition abstraite du peintre américano-français John Levee (1924-2017) « September II » (hst 101,5 x 81 cm).
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