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jeudi, mai 29, 2014

La neuvième heure

Gilles Chambon, La neuvième heure, huile sur toile, 67x50 cm, 2014

... Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: « Eli, Eli, lama sabachthani? »… (Evangile selon Matthieu, 27, 46). Le Christ terminait ainsi son supplice sur le mont du Golgotha (mot qui signifie crâne), et rendait l’âme.

La neuvième heure est donc l’heure fatidique, celle de la mort et de l’abandon, celle de l’angoisse terrible, au moment où tout le ciel s’obscurcit. Mais c’est aussi l’heure d’un nouveau départ : à ce moment commence l’histoire de la chrétienté, qui accroche l’humanité occidentale à l’espoir de rédemption, comme on attache les wagons derrière une locomotive, en espérant qu’elle emporte ses passagers vers un monde meilleur. Cependant l’histoire du XXe siècle nous a montré que les convois qui quittent les gares sont parfois les trains de l’Enfer.

Ma neuvième heure, synchronistique et symbolique, emboîte des fragments réadaptés de la Nature morte au crâne, de Cézanne, peinte vers 1895-1900 (Barnes Foundation, Merion, Pennsylvania) ; du Viaduc de l’Estaque, de Braque, peint en 1908 (Paris, Musée National d'Art Moderne) ; et de la Gare Montparnasse, de Chirico, peinte en 1914 (Museum of Modern Art, N-Y).

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