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Gilles Chambon, Fanico sur les bords du Niger, étude en cours, huile sur toile |
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Gilles Chambon, Fanico sur les bords du Niger, 2013, toile terminée 46x49cm |
Les fanico, ce sont les laveurs
de linge (littéralement : « laveurs d’habits »). Pour quelques
francs CFA, ils apportent près de la berge du fleuve le linge qu’ils ont
ramassé tôt le matin dans les maisons, avec de petites charrettes ou à
bicyclette. Ce travail est maintenant principalement effectué par les hommes,
alors que traditionnellement, la lessive est réservée aux femmes dans les
familles. Ils amassent de grosses quantités de vêtements, et ont certainement
des trucs pour ne pas mélanger le linge de leurs différents clients ;
comme par exemple une façon différente de le nouer.
Le linge est d’abord savonné dans
des bassines avec un gros savon d’huile de palme, puis déposé au bord de la
rivière, sur de vieux pneus de tracteur qui flottent sur l’eau, avec de grandes
pierres plates assujetties au milieu ; ce dispositif leur sert de planche
à laver, les vêtements et draps y sont énergiquement battus, frottés, et
brossés. Le linge est ensuite rincé dans l’onde trouble du Niger. Pour cela,
les fanico sont plongés à mi-corps dans l’eau savonneuse ; les plus jeunes
en profitent d’ailleurs souvent pour se baigner aux heures chaudes. Les
vêtements propres, mis à sécher au soleil sur des nattes qui les isolent de la
poussière rouge du sol, offrent à l’oeil une belle symphonie de couleurs
bariolées.
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