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vendredi, juin 10, 2022

La danse des anges

 

Gilles Chambon, La danse des anges, huile sur toile 60 x 86 cm, 2022

Deux anges dansent sur un pont au-dessus de l’enfer…

Dans la tradition musulmane, le sirât est le pont qui surplombe l’enfer, dans lequel chacun risque un jour de verser. Les anges Harout et Marout, qui dérivent des dieux mazdéens Haurvatat et Ameratat (qui protégeaient de la faim et de la soif), personnifient ceux qui succombent à la tentation érotique, notamment à cause de l’ivresse (d’où l’interdiction du vin dans l’Islam).

Mais dans l’imaginaire occidental, surtout depuis le mouvement hippie, les anges préfèrent céder à la tentation, en dansant pacifiquement et amoureusement au-dessus du gouffre, plutôt que de combattre l’ennemi qu’un Dieu belliqueux leur inventa pour qu’ils cèdent à l’autre grande tentation, celle de la violence.

 

Cette composition synchronistique détourne deux anges de Goya (extraits de « L'Adoration du nom de Dieu » fresque de 1772 qui orne le dôme de la Basilique de Nuestra Señora del Pilar à Saragosse) et les inscrit dans un paysage mouvant et turgescent, fait de la rencontre entre « Paysage au viaduc Gryon », de Rodolphe-Théophile Bosshard (1889-1960), et une aquarelle de 2003 de Bernard Schultze (1915-2005), titrée « Ce n’est pas un profil ».

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