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dimanche, octobre 28, 2007

Monde réel et monde complexe


Ce que l’on appelle le monde réel n’est qu’un sous-ensemble du monde complexe dans lequel nous évoluons. Comme pour les équations du troisième degré, qui ne trouvent de résolution générale qu’avec les nombres complexes, la vérité du monde ne peut être appréhendée qu’en prenant en compte, pour chaque phénomène, une partie réelle et une partie imaginaire, celle-ci étant le produit d’une donnée réelle par sa racine acausale, c’est-à-dire par sa valeur hors de l’enchaînement temporel.

Deux regards sur le monde qui s’articulent pour former une seule vérité, deux parties de la conscience universelle nécessaires pour en saisir la profondeur.

La première partie est une partie clairement yang, caractérisée par la rationalité déductive et l’intégrité pragmatique, la seconde est une partie yin, faite de dualité et d’ambivalence, caractérisée par un pouvoir de germination ; l’invisible fécondant le visible. Cette seconde partie est la condition de compréhension de la nouveauté, le déséquilibre apparent de l’esprit égaré par l’imagination, engendrant l’équilibre métastable de la compréhension d’un univers sans point fixe.

Les hexagrammes du Yi-King, pour appréhender le monde phénoménal, enchevêtrent selon 64 combinaisons le radical yang et le radical yin. L’ensemble de ces petites matrices faites de traits horizontaux continus ou interrompus forme un véritable réceptacle pour recueillir la complexité du monde.

J’ai illustré quelques-uns des hexagrammes, en élaborant au pinceau des images carrées, où la composition s’aligne selon six traits horizontaux continus ou discontinus. Celle présentée ici est établie à partir de l’hexagramme 56, « LÜ », le Voyageur ; la vie est un voyage immobile : au-dessus de la montagne, il y a le feu.

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